Les Rencontres de la photographie d’Arles n’auront pas lieu cet été, ont annoncé hier les équipes, « avec le cœur lourd ». Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Ces dernières semaines, tous les scénarios ont été envisagés – retarder l’ouverture du festival, déplacer la semaine professionnelle de début juillet à fin août, en clôture, présenter une programmation réduite, exempte des expositions d’artistes étrangers qui n’auraient pas pu faire le déplacement. La municipalité voulait y croire. Les collectivités publiques aussi. Mais il a fallu se rendre à l’évidence : avec 58 % de recettes propres, fondées en partie sur la billetterie (145 000 visiteurs en 2019), le festival aurait mis son avenir en jeu à vouloir maintenir un programme a minima, qui n’aurait été vu que par un nombre limité de personnes, en raison de la distanciation sanitaire.
Les Rencontres se sont engagées à verser leurs droits d’auteur aux artistes et commissaires qui ont déjà travaillé sur l’édition, et réfléchissent à l’éventualité de remettre, en dépit de l’annulation des expositions, les trois Prix du Livre. La ville, de son côté, sera sinistrée cet été, privée des nombreux emplois que génère le festival et du tourisme qu’il suscite. La seule bonne nouvelle, c’est la poursuite des négociations avec la Fondation Luma, qui a promis depuis quelques mois déjà de mettre à disposition des Rencontres d’Arles une grande partie des espaces de la Mécanique générale. Un accord devrait être entériné assez vite. Le festival disposerait ainsi d’un lieu pérenne à l’année.