Depuis la mi-mars, les musées de l’Hexagone sont désespérément fermés. Certes, comme l’évoquent jour après jours les directrices et directeurs de ces institutions dans nos colonnes, à l'exemple aujourd'hui de Christophe Leribault, directeur du Petit Palais - Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, leurs activités ne se sont pas arrêtées. Même s’ils sont contraints au télétravail, les personnels poursuivent depuis chez eux les grandes missions des musées. Grâce aux nouvelles technologies, collections et expositions sont accessibles pour le public, cette période ayant permis de démultiplier le contenu disponible en ligne qui le sera encore une fois la crise sanitaire derrière nous. Cependant, cette approche via un écran ne peut remplacer une appréhension directe des œuvres et être universelle, ni se substituer à une véritable médiation auprès du jeune public, certains élèves n’ayant d’ailleurs pas accès depuis chez eux aux contenus en ligne.
Aussi l’annonce faite par le Premier ministre à l’Assemblée nationale le 28 avril de la possibilité pour les « petits musées » de rouvrir dans le cadre du déconfinement a été perçue comme une lueur d’espoir au fond de ce long tunnel. Les incertitudes restent cependant grandes. Comment sera défini un petit musée : par sa superficie ? Sa fréquentation ? Sa situation géographique ? Cette réouverture sera-t-elle possible aussi bien dans les départements rouges que dans les verts ? Qu’en sera-t-il des grandes métropoles ? La terminologie « musée » englobe-t-elle les centres d’art, les Fonds régionaux d’art contemporain ? Le ministère de la Culture qui ne semble pas avoir été consulté en amont de ces déclarations d’Édouard Philippe, assure être aujourd’hui en discussion avec les collectivités locales pour la mise en pratique des mesures permettant l’accueil des publics, avec tous les dispositifs de protection à la fois des visiteurs et des personnels. Pour les « grands musées » en revanche, le chemin semble encore long avant qu’ils puissent à nouveau rouvrir leurs portes. Un lourd mais nécessaire prix à payer pour la santé publique.