On l’appelait « la forêt » et pour cause. Sur 100 mètres de long et une largeur variant entre 13 mètres dans la nef et 40 mètres dans le transept, cette succession impressionnante de poutres réalisées chacune à partir d’un chêne différent formait la charpente de Notre-Dame de Paris. Datant du XIIIe siècle, elle était, avant d’être ravagée par l’incendie du 15 avril 2019, l’une des plus anciennes de Paris. Lors du terrible sinistre, la flèche conçue par Viollet-le-Duc est, elle aussi, partie en fumée.
C’est justement dans une forêt, celle de Bercé, dans la Sarthe, qu’ont été sélectionnés vendredi 5 mars les premiers chênes qui permettront la restitution de la flèche de Notre-Dame de Paris. Philippe Villeneuve et Rémi Fromont, architectes en chef des monuments historiques, ont choisi ces arbres en présence de Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, de Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, du Général d’armée Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, de Bertrand Munch, directeur général de l’Office national des forêts (ONF), et de Michel Druilhe, président de France Bois Forêt. Dans un élan de générosité exceptionnel comme en a déjà bénéficié la cathédrale meurtrie, les forêts françaises ont décidé de fournir gracieusement l’ensemble des mille chênes qui permettront la restitution de la flèche de Viollet-le-Duc, du transept et des travées adjacentes. Les arbres proviendront de toutes les régions françaises et à parts égales de forêts publiques et privées. Le 23 mars à 18 h 30, « La charpente de Notre-Dame » sera également au centre d’une table ronde accessible en ligne et organisée par l’Institut national d’histoire de l’art et l’Institut national du patrimoine. S’inscrivant dans le cadre du séminaire « Comprendre Notre-Dame de Paris », ces débats permettront d’approfondir la question de la restitution de « la forêt ». Une étape essentielle dans la restauration de l’insigne monument.