Le British Museum a lancé le recrutement d’un conservateur ou une conservatrice expérimenté(e) apte à superviser « un redéploiement complet de sa collection permanente » dans le cadre d’une initiative radicale baptisée « Réimaginer le British Museum ».
Selon la description de poste apparaissant dans l’offre d’emploi mise en ligne, le candidat devra « mettre en place des groupes de travail en vue de fixer les orientations du nouvel accrochage des salles consacrées aux collections permanentes ». Parmi les autres missions figure la mise en place de « modèles durables et efficaces pour monde entier et les faire participer à l’élaboration de projets destinés à la nouvelle présentation de la collection ». Un poste de directeur de programme est également ouvert au recrutement.
LE REDÉPLOIEMENT LE PLUS RADICAL DE LA COLLECTION PERMANENTE DEPUIS LE MILIEU DU XIXE SIÈCLE
Selon une porte-parole du British Museum, « son rôle sera lié à la planification générale du musée. L’institution lance un programme – “Réimaginer le British Museum” – qui explorera et mettra en place de nouvelles approches curatoriales, en privilégiant une collaboration globale au cœur de cette démarche, afin d’analyser la collection et de donner un cadre à un futur redéploiement complet de ses salles ».
En 2017, le directeur du British Museum, Hartwig Fischer, avait fait part à The Art Newspaper de ses ambitions, à savoir le redéploiement le plus radical de la collection permanente depuis le milieu du XIXe siècle. La porte-parole du musée a déclaré que l’institution travaillait actuellement sur le projet de plan directeur visant à réaliser d’importants travaux de rénovation des infrastructures et à redéployer l’ensemble de la collection sur tous ses sites.
« La première phase de ce programme est bien engagée, ainsi que l’aménagement de nouvelles réserves, [connues sous le nom de] BM_ARC, pour remplacer la Blythe House, qui était partagée avec le Victoria and Albert Museum et le Science Museum », ajoute-t-elle. De nouvelles salles ont été rapidement aménagées: la galerie du monde islamique de la Fondation Albukhary et les galeries japonaises de la Mitsubishi Corporation ont toutes deux été ouvertes en 2018.
Dans une lettre publiée dans le quotidien londonien The Times le 19 février, Hartwig Fischer s’est engagé à ce que le plan directeur « offre une présence nouvelle et puissante aux collections du musée issues de toutes les parties du monde, y compris du Pacifique et des Amériques, et accorde une plus grande importance à l’Afrique ».
« MIEUX COMPRENDRE LES LIENS ENTRE LES DIFFÉRENTES CULTURES, TANT ANCIENNES QUE MODERNES »
Le plan directeur « est un exercice très ambitieux et complexe, qui prendra plusieurs années pour être mené à bien » a ajouté Hartwig Fischer, soulignant qu’il « permettra de mieux comprendre les liens entre les différentes cultures, tant anciennes que modernes, et de restaurer notre merveilleux bâtiment historique ».
Hartwig Fischer répond ainsi aux questions posées par l’artiste Antony Gormley, administrateur du musée de 2007 à 2015, qui avait fortement critiqué l’approche curatoriale de la vénérable institution. Dans un entretien accordé au British Archaeology magazine, le sculpteur avait déclaré : « les Amériques sont présentées de façon complètement erronée – le nord et le sud sont entassés dans une seule salle et le Mexique est exposé à part – et l’Afrique se trouve au soussol alors qu’elle devrait être au cœur du musée, ce qui constitue une iniquité postcoloniale absolue ».
Le British Museum a également recruté récemment une conservatrice, Isobel MacDonald, chargée d’effectuer des recherches sur l’histoire de cette collection initiée il y a 267 ans.