Conçue en forme d’introduction à l’exposition « Marc Chagall, le passeur de lumière », qui sera consacrée aux vitraux du peintre au musée Chagall de Nice à partir du 18 septembre, la « carte blanche » passée à l’artiste Cécile Bart est d’abord… bleue. Elle a puisé son inspiration dans le camaïeu azur des exceptionnels vitraux de la salle de concert sur la Création du Monde. Elle a posé son regard sur le bassin aux reflets méditerranéen et sur la mosaïque de Chagall sur Le Prophète Élie qui la surplombe pour créer des cercles si bien apposés sur le mur qu’ils semblent se confondre avec lui. Quelles que soient les croyances du visiteur, le musée Chagall est un temple de la spiritualité aux œuvres messagères de paix, de joie et d’espoir, et Cécile Bart leur fait écho à travers des châssis et des voiles colorés jouant sur la transparence, la lumière et une certaine abstraction. Elle s’installe, au sens propre et figuré, sans s’imposer, tend des écrans dont la palette s’inspire librement de celle des toiles de Chagall. Devant les ouvertures verticales, ses Minis condensent en petit ses réflexions tandis que juste en face d’eux, des écrans géants faussement transparents jouent avec le regard du spectateur à l’aide d’ombres géométriques portées au mur. C’est léger, ludique, à l’image de Silent Show, la salle présentant des vidéos muettes, installation de scènes de danse rendues anonymes, recadrées et visibles à travers des écrans – à nouveau – de films classiques de Jean Vigo, Capra ou Fellini. Manque volontairement la musique, mais elle est là quelques mètres plus loin, grâce aux musiciens sur les toiles de Chagall. Une œuvre libératoire après ces longs mois sans pouvoir faire la fête.
« Cécile Bart. Je suis bleue », jusqu’au 30 août 2021, Musée Chagall, avenue du docteur Ménard, 06000 Nice, www.musee-chagall.fr