Le 6 juillet, les meubles de l’homme d’affaires décédé en 2021, qui habillaient sa résidence parisienne, l’hôtel de Cavoye, sont mis en vente à l’Atelier Richelieu par la maison Artus Enchères.
Huit mois après son décès, la liquidation du patrimoine de Bernard Tapie s’accélère afin de combler les quelque 600 millions d’euros de dettes laissées auprès de ses créanciers. Avant la vente de la villa Mandala – sa résidence à Saint-Tropez –, ce sont les meubles de l’hôtel de Cavoye qui se voient dispersés le 6 juillet sous le marteau de l’étude Artus Enchères/ Allemand-Nguyen-Hong. « Cette vacation judiciaire fait suite à une ordonnance de vente rendue par le tribunal de commerce de Bobigny dans le cadre de la liquidation judiciaire prononcée à l’encontre de Bernard Tapie. Notre étude a été désignée au regard de son expérience notoirement reconnue dans les procédures collectives depuis plus de soixante ans, mais également par sa capacité à gérer des dossiers importants connus du grand public ou plus confidentiels », commente Estelle Nguyen-Hong, commissaire-priseuse judiciaire associée auprès d’Artus Enchères. Puisqu’il s’agit d’une vente judiciaire, des frais judiciaires légaux sont appliqués aussi bien aux vendeurs (5,95 %) qu’aux acquéreurs (14,28 %).
« Une collection esthétiquement cohérente, empreinte de classicisme et d’élégance, qui devrait plaire aux collectionneurs et susciter l’intérêt particulier de nos institutions. »
ÉLÉGANCE À LA FRANÇAISE
Les objets mis à l’encan proviennent tous de l’hôtel de Cavoye, situé rue des Saints-Pères à Paris, dernier écrin familial de l’homme d’affaires avant sa mort en octobre 2021. Une bâtisse construite en 1630 pour Paul Bailly aumônier de Louis XIII, et inscrite au titre des Monuments historiques en 1949, avant que Bernard Tapie ne la rachète en 1986 au couturier Hubert de Givenchy. Un lieu qui a déjà été l’objet de saisies passées, notamment en 1994 lorsqu’il a été vidé de son contenu. Au regard des dettes de l’ancien propriétaire d’Adidas et de l’Olympique de Marseille, ses meubles ont été gardés par un mandataire social jusqu’en 2008, année au cours de laquelle ils ont regagné leur place d’antan. Le catalogue de la vente, baptisée « Collection Bernard Tapie, une passion française », compte 180 lots, pour une estimation globale et prudente comprise entre 4 et 5 millions d’euros. Un ensemble acquis pendant plus de trente ans. Ainsi, 13 tableaux et pièces encadrées, 128 meubles et objets d’art, 25 luminaires dont 5 lustres et 14 tapis et textiles sont proposés aux enchères, formant selon Estelle Nguyen-Hong « une collection esthétiquement cohérente, empreinte de classicisme et d’élégance, mettant à l’honneur les créations des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, qui devrait plaire aux grands collectionneurs du monde de l’art, français et internationaux, et susciter l’intérêt particulier de nos institutions ». Parmi les lots phares, figure une table de milieu – dont un exemplaire très similaire se trouve au musée du Louvre – aux six atlantes supportant un plateau plaqué de jaspe vert d’époque Empire, d’après un dessin de Luigi Valadier, installée sous l’escalier en pierre qui menait aux appartements privés (estimée 100 000-120 000 euros), et Le Triomphe de Neptune, une ode à la mer peinte par le Flamand Paul de Vos, exposée dans le vestibule et issue de l’iconique collection Lazareff (estimé 150 000-200 000 euros). Également, un lustre de 1720 à huit bras de lumières, qui ornait le salon Régence, attribué à André-Charles Boulle et ayant anciennement appartenu aux La Rochefoucauld (120 000- 150 000 euros) ou, enfin, Le Matin, un tableau peint par Joseph Vernet en 1753, présenté sur sa toile d’origine et placé au premier étage, dans le salon attenant au bureau de Bernard Tapie(200000-30000euros). Sic transit...
« Collection Bernard Tapie, une passion française », 6 juillet 2022 à 14 h 30, Artus Enchères/Allemand-Nguyen-Hong, Atelier Richelieu, 60, rue de Richelieu, 75002 Paris