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Résidences d'artistes
Actualité

Résidences d'artistes au Maroc : un modèle qui se cherche

Aux côtés des rares résidences d’artistes ayant pignon sur rue, dont le mode de fonctionnement est parfois peu lisible, des modèles alternatifs émergent, sous l’impulsion d’artistes engagés.

Olivier Rachet
3 août 2022
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Dominique Zinkpè à la résidence Jardin Rouge, Fondation Montresso✩, Marrakech, mai 2022. Photo Montresso Art Fundation

Dominique Zinkpè à la résidence Jardin Rouge, Fondation Montresso✩, Marrakech, mai 2022. Photo Montresso Art Fundation

Longtemps l’apanage des Instituts français présents sur tout le territoire marocain, les résidences d’artistes se sont développées depuis une vingtaine d’années, pour la plupart en lien avec l’apparition d’espaces d’art indépendants. L’appartement 22 et Le Cube – independent art room, à Rabat, ou Le 18, à Marrakech, ont été conçus à l’origine comme des laboratoires de recherche et des lieux de création offrant aux artistes marocains et internationaux un temps et un espace propices à la réflexion. Sans être soumis à une logique de production, les artistes proposent régulièrement, à l’issue de leur résidence, des workshops pour présenter leur travail. Parallèlement, des lieux exclusivement dédiés à la résidence ont émergé, souvent à l’initiative d’artistes : c’est le cas d’Al Maqam, créé par Mohamed Mourabiti à Tahannaout, dans la région de Marrakech, ou d’Ifitry, fondé par Mostapha Romli entre Safi et Essaouira.

DES CANDIDATURES ET FONCTIONNEMENTS VARIÉS

Première résidence d’artistes au Maroc, née au début des années 2000, Al Maqam accueille, depuis son origine, des artistes et écrivains en provenance de tous les continents. « J’ai essayé de faire des choses qui correspondent à notre réalité, précise Mohamed Mourabiti. Le principe de la résidence repose sur la rencontre. Nous n’avons jamais fonctionné selon un mode de programmation. » Collaborant régulièrement avec l’Institut français de Marrakech ou le British Council, Mohamed Mourabiti a mis en place avec le peintre et sculpteur Mahi Binebine une session de trois mois, « L’étrier », destinée à accompagner le travail de créateurs émergents. Seule condition préalable : offrir une œuvre en contrepartie d’un séjour financé grâce au soutien de ces institutions. La résidence Ifitry, créée en 2008 et instituée en Fondation en 2014, a quant à elle accueilli jusqu’à ce jour plus de 570 artistes en provenance de 73 pays différents. « Soit les artistes postulent et sont sélectionnés par un comité, explique Mostapha Romli, soit ils sont invités en lien avec des projets d’exposition que nous avons. » La Fondation est adossée au Centre d’art contemporain d’Essaouira, qui compte une collection de 2 000 œuvres de créateurs marocains et d’autres pays. Également fondateur de la Biennale internationale de Casablanca, Mostapha Romli s’apprête à recevoir en résidence en juillet 2002 quelques-uns des artistes sélectionnés pour la cinquième édition de la manifestation, qui débutera en novembre sous le commissariat de Christine Eyene. Autre lieu incontournable : la résidence Jardin Rouge, au sein de la Fondation Montresso, créée par l’homme d’affaires Jean- Louis Haguenauer à une vingtaine de kilomètres de Marrakech. « Depuis 2017, précise Estelle Guilié, la directrice artistique des lieux, nous avons mis en place un programme d’appel à candidatures, par saison culturelle. Les artistes nous envoient leur projet de création, qui n’est pas forcément en lien avec une exposition. » En moyenne, une quarantaine de résidences sont organisées chaque année, certaines répondant à des appels à projet spécifiques. Ainsi, le programme IN-DISCIPLINE met à l’honneur des artistes du continent africain œuvrant dans leur pays à développer des espaces de création et de diffusion alternatifs, à l’image de Dominique Zinkpé [lire ci-contre] avec l’UNIK-Lieu de création contemporaine à Abomey (Bénin). Cependant, « les appels à candidatures manquent en général de visibilité », regrette la commissaire d’exposition Bouchra Salih, qui estime qu’une résidence « est davantage un lieu de recherche qu’un lieu de production, et qu’elle devrait être accessible aux curateurs et aux critiques d’art ».

L’AVENIR EST À L’ALTERNATIF

Depuis la crise liée à la pandémie de Covid-19, qui a accentué la précarisation des artistes, des initiatives alternatives se développent. C’est ainsi que la photographe et vidéaste Ymane Fakhir a conçu le projet Daret, soutenu par l’artiste et mécène Amina Benbouchta. Le principe, emprunté au modèle des tontines africaines, est celui d’une épargne solidaire sans intérêt qui permet, selon sa fondatrice, « de pallier les situations d’urgence ». Deux créatrices émergentes, Soukaina Joual et Khadija El Abyad, ont ainsi pu mettre en commun leurs fonds respectifs pour payer le loyer d’un appartement transformé pendant un an en espace de résidence. « L’idée, à terme, serait de mettre en place une résidence de recherches itinérante, ouverte à tous les artistes », explique Ymane Fakhir, qui rappelle qu’en matière juridique, « un lieu de travail est considéré au Maroc comme un espace commercial ». « Dans le futur, il faudrait imaginer des partenariats avec l’État, ajoute- t-elle, afin d’offrir aux artistes des logements économiques. » De leur côté, la photographe Yto Barrada et le peintre Ilias Selfati, tous deux originaires de Tanger, viennent chacun d’apporter la dernière pierre à leur projet de résidence d’artistes. The Mothership, pour la première, conçue dans le cadre d’un jardin botanique, propose en ce moment un atelier autour de la récolte de la garance et de son utilisation dans la création textile. Casa Amarilla Studio, pour le second, s’apprête à recevoir des artistes marocains et espagnols. Se recentrer sur le local, une idée qui a de l’avenir !

Résidence Daret, Rabat, 2022. Courtesy Soukaina Joual et Khadija El Abyad

Résidences d'artistesMarocAl MaqamIfitry
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