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Biennale de Casablanca
Analyse

Biennale de Casablanca : une 5e édition dans la douleur

Après deux années de reports consécutifs, la Biennale internationale de Casablanca revient avec une édition placée sous le signe des liens entre les mots et les images, qui se déclinera en deux temps, en novembre 2022, puis en juin 2023.

Olivier Rachet
16 novembre 2022
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Buhlebezwe Siwani, Amahubo, 2018, vidéo. Courtesy de l’artiste.

Buhlebezwe Siwani, Amahubo, 2018, vidéo. Courtesy de l’artiste.

La précédente édition de la Biennale internationale de Casablanca (BIC) en 2018, contrariée par un défaut d’organisation flagrant, a laissé des traces dans la mémoire de nombreux visiteurs et participants. Dans une lettre envoyée aux organisateurs, beaucoup d’artistes fustigeaient le manque de communication et les revirements de dernière minute relatifs à la production des œuvres. Pour pallier l’absence de candidatures d’artistes marocains, l’équipe de la BIC, emmenée pour la seconde fois par Christine Eyene, a organisé en juillet 2022 une lecture de portfolios dans les locaux flambant neufs de l’American Arts Center, afin d’encourager une plus large participation de la scène locale. Peu d’artistes ont répondu présents en dehors des photographes Ziad Naitaddi et Brahim Benkirane, du peintre Soufiane Idrissi, et de la plasticienne Khadija Tnana qui abordera la délicate question de l’esclavage domestique, en écho à sa pièce Tata M’barka.

DIFFICILE PÉRENNITÉ
La 5e édition de la BIC, qui débute le 17 novembre 2022 et se tient pendant un mois, s’organise autour d’une vingtaine d’artistes dont le travail est présenté dans un petit nombre de lieux : l’American Arts Center, la So Art Gallery, le centre culturel Les Étoiles de Sidi Moumen ou encore le BIC Project Space. Une programmation resserrée, qui s’alloue les services de trois commissaires : Selma Naguib (Maroc), novice à ce poste, Patrick Nzazi Kiama (République démocratique du Congo) et Onana Amougui Juste Constant (Cameroun).
La pandémie de Covid-19 est certes passée par là, mais il est à se demander si le modèle même de la biennale n’est pas aujourd’hui en crise tant les expériences s’enchaînent – de Marrakech (six éditions de 2005 à 2016) à Rabat (une édition en 2019) – sans s’inscrire dans la durée. « L’organisation de la Biennale précédente était décevante et a souffert d’un manque de valorisation à l’échelle internationale, constate Selma Naguib, mais il est essentiel qu’un tel événement ait lieu dans une ville comme Casablanca. » De son côté, Christine Eyene reconnaît ne pas toujours « comprendre pourquoi certaines instances qui seraient en mesure d’ouvrir leurs espaces à l’art contemporain ne le font pas ». Et d’ajouter qu’elle reste « convaincue que la Biennale est un projet qui fait sens à Casablanca, vu l’importance et le dynamisme de la ville ».
Sans doute une telle manifestation ne peut-elle réussir pleinement que si elle arrive à fédérer autour d’elle des synergies, ce qui semble parfois faire encore défaut à cette nouvelle édition. En dehors de partenariats
d’ores et déjà actés avec l’Institut français de Casablanca, le Frac de La Réunion soutenant la participation de l’artiste Gabrielle Manglou ou encore le MO.CO., à Montpellier, avec lequel va s’opérer un échange d’étudiants, les mécènes ne se bousculent pas au portillon. L’équipe de la BIC envisage l’organisation d’un événement le 18 novembre pour favoriser une levée de fonds susceptible de pérenniser la manifestation.

« Il ne s’agit pas que la Biennale se conforme à un modèle sans réfléchir à son contexte local. Nous souhaitons surtout que ce soit un projet avec lequel les artistes, le public et aussi notre équipe puissent interagir sur une base claire et solide. »

Brahim Benkirane, Écrire l’avenir (série), 2018-2019, photographie.
Courtesy de l’artiste.



LES MOTS ET LES IMAGES
Intitulée « Les mots créent des images », cette 5e édition convoque le souvenir du photographe sud-africain George Hallett, qui déclarait que « le mot crée une image dans l’esprit », et celui du philosophe Jacques Derrida qui, dans son séminaire « Trace et archive, image et art », affirmait que « le mot [fonctionnait] comme une image ». Les artistes sélectionnés pour cette édition entendent bien explorer ces liens paradoxaux entre la puissance évocatrice du langage et l’ancrage discursif de toute production visuelle. Lancé en 2019, puis interrompu en 2020, le programme d’incubation mis en place par Christine Eyene fait la part belle aux artistes internationaux. « L’American Arts Center accueille l’exposition “Calling in Question”, précise la commissaire, avec des œuvres interrogeant les récits dominants et les systèmes de pensée, dont de nouveaux travaux du photographe sud-africain Gideon Mendel, la célèbre série Drummies d’Alice Mann, des œuvres de George Hallett, de Buhlebezwe Siwani ainsi que de l’artiste égypto-américaine Amira Hanafi. »
Conçu comme un marchepied pour l’exposition principale en juin 2023, le premier volet de la BIC cherche surtout à perpétuer une manifestation qui fête aujourd’hui ses 10 ans. « Il ne s’agit pas que la Biennale se conforme à un modèle sans réfléchir à son contexte local, ajoute Christine Eyene. Nous souhaitons surtout qu’elle soit une entité navigable pour les autres commissaires qui viendront après moi, et que ce soit un projet avec lequel les artistes, le public et aussi notre équipe puissent interagir sur une base claire et solide. » Mais, faute de moyens et par manque d’investissement des pouvoirs publics locaux, il est à craindre que cette 5e édition ne soit peut-être la dernière !
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« Les mots créent des images », 5e Biennale internationale de Casablanca, 17 novembre - 17 décembre 2022 et 1er juin - 2 juillet 2023, divers lieux à Casablanca, Maroc.

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