Plus ancienne foire de province – sa création sous le nom de « SIAC » remonte à 1995 –, ST-ART attire chaque année près de 25 000 visiteurs. Rendez-vous pour les amateurs d’art contemporain de la région Grand Est et d’ailleurs, le salon se veut un tremplin pour des artistes émergents. Ceci, à travers le lancement cette année du secteur « First Call », laboratoire de jeunes galeries avec l’arrivée d’une quinzaine de nouvelles pousses. La foire cherche à affiner son identité et souhaite se renouveler d’une édition à l’autre afin d’attirer davantage d’exposants européens et conquérir un nouveau public.
Pour sa 26e édition, ST-ART prend place dans le nouveau parc des expositions de Strasbourg Events à l’architecture toute en transparence conçue par l’agence japonaise Kengo Kuma. Cet écrin est à la hauteur des ambitions de la foire, qui accueille cette année le public avec Terforation, une sculpture en papier aérienne d’Angela Glajcar (9 000 euros) représentée chez Stream Art. Pour l’enseigne bruxelloise, dont c’est la troisième participation, « ST-ART est l’une de ces foires chaleureuses avec un vrai potentiel d’avenir et de progression. Un carrefour essentiel de l’Europe pour les amateurs et collectionneurs d’art ».
Afin d’accroître la qualité du salon, ST-ART s’ouvre par ailleurs pour la première fois à la photographie, en partenariat avec « Strasbourg Art Photography » qui intègre des galeristes spécialisés en images contemporaines, avec notamment l’invitation du photographe et vidéaste américain Tim White-Sobieski. Ce dernier présente son film Waiting for the God, une installation diffusée via plusieurs écrans.
La sélection des exposants – opérée par le galeriste d’origine alsacienne Georges-Michel Kahn et le directeur des Éditions Bucciali à Colmar, Rémy Bucciali – s’est resserrée par rapport à l’an dernier avec quarante-trois galeries, en majorité françaises, qui se partagent le lieu, dont sept galeries strasbourgeoises. « Notre objectif est de rester la première foire en région avec des artistes et des galeries de choix. Autrement dit, privilégier la qualité sur la quantité, avec une fourchette de prix large puisque chez nous, dès 50 euros, un visiteur peut repartir avec une vraie œuvre d’art », confie Rémy Bucciali.
On retrouve ainsi quelques habitués, comme la galerie de l’Estampe qui expose l’artiste strasbourgeois Raymond Waydelich, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 1978. Mais également les galeries Pol Lemétais avec plusieurs œuvres de Paul Amar (entre 2 000 et 10 000 euros) ; J.-P. Ritsch-Fisch, spécialisé dans l’art brut, avec des pièces de la collection personnelle de Jean Dubuffet ; Aedaen Gallery, avec des toiles de Theresa Möller (entre 2 800 et 11 000 euros) ou WITHoutART Galerie, structure alsacienne qui met à l’honneur l’Asie. Enfin, parmi les nouveaux arrivants, La Boucherie (Saint-Briac) propose un dialogue entre les compositions sur zinc de Bernard Morel et les papiers de Michèle Iznardo, tandis que le galeriste parisien Arnaud Lebecq présente des artistes d’Asie du Sud-Est avec des œuvres comprises entre 500 et 5 000 euros. « C’est une première participation bienvenue pour notre galerie, qui propose un art peu représenté sur le marché. En tant que foire ancienne et renommée, qui draine un public connaisseur et cultivé, ST-ART a toutes les cartes en main pour éveiller la ville et le marché de l’art régional », conclut Arnaud Lebecq.
ST-ART, 25 au 27 novembre 2022, Parc des Expositions - Hall 2, rue Herrenschmidt, 67082 Strasbourg.