Les personnes les plus riches du monde qui se rendent cette semaine dans la station de ski suisse de Davos pour le Forum économique mondial pourront aussi admirer des œuvres d’art axées sur « la technologie, les impératifs du changement climatique, l’égalité entre les sexes et la crise mondiale des réfugiés », selon Joseph Fowler, responsable des arts et de la culture au Forum économique mondial. Ce dernier a sélectionné des œuvres d’artistes et de photographes, dont Sarah Cameron Sunde, basée à New York, et Refik Anadol, artiste turco-américain spécialisé dans les nouveaux médias.
Le projet de Sarah Cameron Sunde, 36.5 / A Durational Performance with the Sea, est « une réflexion artistique sur notre fragilité et notre vulnérabilité, ainsi que celles de nos villes et de nos environnements urbains face aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la crise climatique et à l’élévation du niveau de la mer », explique Joseph Fowler dans un communiqué publié en partenariat avec Forbes.
La série de neuf performances participatives in situ et de vidéos a commencé par « un geste poétique impulsif en réponse à l’impact de l’ouragan Sandy sur la ville de New York [en 2012] – rester debout dans l’eau pendant 12 heures et 48 minutes tandis que la marée montait et descendait sur son corps », selon le site Internet de Cameron Sunde. L’artiste a filmé d’autres marées au Mexique, à San Francisco, aux Pays-Bas et au Bangladesh, qui apparaissant dans son œuvre.
Machine Hallucinations-Coral Dreams (2021) de Refik Anadol a attiré l’attention lors de la foire Art Basel Miami Beach en 2021. Son œuvre, présentée sur la plage, avait été montrée dans le cadre d’une exposition organisée par la plateforme NFT Aorist. Pour ce projet, « Anadol et son équipe ont collecté des données axées sur le thème de la nature, en utilisant 1 742 772 images de corail provenant de plateformes de médias sociaux accessibles au public ».
Inspiré à nouveau par la dégradation des récifs coralliens, Refik Anadol a créé une nouvelle pièce in situ dévoilée à Davos, intitulée Artificial Realities : Coral, basée sur environ un milliard d’images de coraux. L’œuvre, une grande « sculpture de données », vise à utiliser le Metaverse et la blockchain pour lutter contre le changement climatique mondial, explique Joseph Fowler. « Ce qui est particulièrement fascinant dans le travail d’Anadol, c’est la façon dont il modifie nos perceptions et fournit de nouvelles façons d’interpréter les données, ainsi que d’autres manières de voir et de penser la forme, la couleur, la forme et le mouvement », analyse Joseph Fowler.
Le commissaire présente également à Davos une peinture murale à grande échelle intitulée The Colour of Resilience, créée par des jeunes hébergés dans des camps de réfugiés du monde entier. Le projet a été organisé conjointement avec l’association à but non lucratif Artolution, basée à New York, qui a travaillé avec quatre groupes distincts de jeunes réfugiés vivant dans les camps d’Azraq en Jordanie, Bidi Bidi en Ouganda, de Rohingya au Bangladesh et dans les communautés de réfugiés et de déplacés vénézuéliens en Colombie. « Cette pièce monumentale unique est la première œuvre d’art publique collaborative, transculturelle et internationale basée sur des contextes de crise dans le monde entier », explique Joseph Fowler.
Parallèlement, une exposition spéciale intitulée « The Only Woman in the Room », qui présente des photos tirées du livre The Only Woman (Phaidon) d’Immy Humes, met en lumière « des femmes qui se sont frayé un chemin dans un monde d’hommes, à travers des portraits de groupe présentant chacun une femme seule. » « Chaque image [de la cinéaste américaine Immy Humes] constitue une preuve du patriarcat dans toute sa splendeur, ainsi que de toutes les autres forces de domination. Il s’agit d’une nouvelle contribution à l’histoire visuelle et culturelle, pleine de témoignages inédits, de courage, d’accomplissement, d’indignation, de mystère, d’amusement et, par-dessus tout, de femmes extraordinaires », commente Joseph Fowler.