Après quelques années compliquées par la pandémie et une édition 2022 organisée en plein mois de juin, la Brafa est de retour dans son créneau hivernal fin janvier. L’an dernier, elle a quitté le site de Tour & Taxis pour celui de Brussels Expo, moins central, mais plus proche de l’aéroport et des axes routiers… « À Tour & Taxis, des piliers et des murs pénalisaient certains stands et limitaient les options de développement. Ici, il y a peu d’obstacles, nous pouvons créer des zones plus fluides. Nous occupons cette année deux halls, contre un et demi en 2022 », confie Harold t’Kint de Roodenbeke, président de la Brafa.
CAP AU NORD
De 115 exposants en 2022, le plateau revient peu ou prou à son volume habituel de 130 stands, avec le retour de nombreux habitués, de La Présidence (Paris) à von Vertes (Zurich) en passant par Bernier/Eliades (Bruxelles et Athènes) ou les Belges Claes en arts premiers et l’éclectique Axel Vervoordt. « Nous avons une rotation conforme à d’habitude (environ 10 %), mais dans les chiffres des spécialités, il y a peu de variations notables », poursuit le président. Point faible jusqu’ici, le design s’étoffe avec l’arrivée de la galerie parisienne Pascal Cuisinier, mais aussi de Van den Bruinhorst (Pays-Bas) et New Hope Gallery (Belgique) qui présentera du mobilier de la seconde moitié du xxe siècle. Parmi les autres entrants figurent van der Meij Fine Arts (Pays-Bas) pour l’art européen du XIXe siècle et VKD Jewels (Pays-Bas) en joaillerie, tandis qu’Ars Antiqua apportera de Milan tableaux, meubles et sculptures anciens. Soit un tropisme marqué pour le Nord. « Les Pays-Bas sont en effet importants pour nous, leurs marchands permettent d’attirer des visiteurs néerlandais. Nous avons aussi deux nouvelles participations allemandes, Samuelis Baumgarte pour l’art moderne et contemporain, et Nöth Kunsthandel pour la peinture des années 1900 », précise Harold t’Kint, tandis que Röbbig München et Die Galerie font leur retour.
UNE FORTE PRÉSENCE FRANÇAISE
Toutefois, la France reste « très amatrice de la Brafa, et beaucoup de Français viennent passer le week-end à Bruxelles pendant la Foire », explique son président. Quatre enseignes hexagonales rejoignent ainsi la Foire bruxelloise cette année : outre Pascal Cuisinier, Franck Anelli Fine Art en tableaux anciens, Nicolas Bourriaud en sculpture et la librairie Amélie Sourget. Si quelques-uns, accaparés par la Tefaf, manquent cette fois à l’appel, 39 exposants sont français ou disposent d’un espace à Paris, soit pas loin d’un tiers… Un solide contingent couvre l’art moderne, dont les galeries Berès, Hélène Bailly, A & R Fleury, la Galerie des Modernes, Bailly Gallery ou Dina Vierny, tandis que Brame & Lorenceau ou Taménaga vont de l’impressionnisme au xxe siècle. La Forest Divonne représente l’art contemporain, tout comme – entre autres – Patrice Trigano. Mais la Brafa reste synonyme de diversité, avec la participation de la galerie Hioco, très bonne enseigne d’art asiatique et en particulier pour l’Inde, Bertrand de Lavergne en art chinois ancien, Mathivet pour les arts décoratifs du xxe siècle ou encore Huberty & Breyne en bande dessinée. Enfin, après moult créateurs et artistes contemporains, la Brafa se replonge – un peu – dans l’une des grandes pages de l’histoire des arts décoratifs belges, puisque l’Art nouveau est l’invité d’honneur de la Foire, célébrations nationales obligent, depuis les motifs du tapis réalisés d’après Victor Horta, à l’espace de la Fondation Roi Baudouin en passant par plusieurs stands. Gageons que ses formes sensuelles séduiront les visiteurs !
Brafa Art Fair, 29 janvier 2022-5 février 2023, Brussels Expo Heysel, halls 3 & 4, 1, place de Belgique, 1020 Bruxelles.