Le mobilier de la maison G. chez Beaussant Lefèvre & Associés
« Dès que j’ai franchi le seuil de la maison G., j’ai eu l’impression de faire un bond dans le temps, témoigne Maxime Grail, du cabinet parisien PBG Expertise. Rien n’avait été touché dans la maison, elle était telle qu’on peut la voir dans les magazines de l’époque ». Lorsque Monique et Ismar Gosselin commandent leur maison à Claude Parent, ce dernier n’est encore qu’un jeune étudiant en architecture aux Beaux-Arts de Paris. Pourtant, il jette déjà les bases de sa vision très personnelle de la modernité dans cette réalisation qui a reçu le premier prix du concours du magazine Maison française : inspiration « américano-japonaise » selon les mots du critique d’art Michel Ragon, esthétique forte, simplicité et fonctionnalité. Les Gosselin ne sont pas seulement férus d’architecture, ils confient l’aménagement intérieur de leur maison aux fondateurs de la Galerie M.A.I., Yvonne et Christian Zervos, précurseurs du design dans les années 1950. La banquette Bulb Bulb 275 de Pierre Paulin trouve sa place près de la cheminée (est. 1 500- 2 500 euros) ; la lampe 1853 de Max Ingrand pour Fontana Arte repose sur un guéridon d’Eero Saarinen en marbre et fonte d’aluminium (est. 300-500 euros chacun). Pièce majeure de la collection, la table de salle à manger en acajou de Charlotte Perriand éditée par Steph Simon est estimée entre 20 000 et 30 000 euros. Le couple se lie aussi d’amitié avec le plasticien Jean Deyrolle, qui réalise une dizaine d’œuvres pour la maison (estimées entre 400 et 5 000 euros), l’artiste Huguette Arthur Bertrand, ou le sculpteur danois Robert Jacobsen, dont le Totem en métal laqué noir prend place en 1960 dans le jardin (est. 15 000-25 000 euros).
« Mobilier de la maison G. de Claude Parent », vendredi 28 avril 2023, Beaussant Lefèvre & Associés, Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris
Design chez Phillips
La maison de ventes Phillips présente, à Londres, deux ventes consacrées au design de la seconde partie du XXe siècle. La première d’entre elles propose une sélection de pièces majoritairement issues de designers italiens. « Notre vente offre aux enchères un bureau et une table basse que l’on peut considérer comme de véritables chefs-d’œuvre du célèbre architecte et designer italien Gio Ponti, déclare Elie Massaoutis, directeur du département Design de Phillips pour la France. Créés en 1951 par Ponti pour la Casa di Fantasia à Milan, ils ont été exécutés par l’ébéniste préféré du designer, Giordano Chiesa ». Prévoir pour ces pièces respectivement de 80 000 à 120 000 livres (90 400-135 582 euros) et de 40 000 à 60 000 livres (45 200-68 000 euros). Parmi les lots importants figure un ensemble de six meubles, commande spéciale réalisée par le décorateur français Paul Dupré-Lafon, dont une console en acajou et travertin estimée entre 12 000 et 18 000 livres (13 600-20 338 euros). Citons encore un vase en grès par Hans Coper ayant appartenu au sculpteur Henry Moore (120 000-180 000 ivres, 135 582-203 370 euros). Pièce phare de la vente, la sculpture Grand Bouquetin, bronze patiné numéroté 1/8 de l’artiste François-Xavier Lalanne, est, elle, estimée entre 500 000 et 700 000 livres (565 000-791 000 euros).
« Design », mercredi 26 avril 2023, Phillips, 30 Berkeley Square, Londres, Grande-Bretagne.
La Casa Fornaroli chez Phillips à Londres
La seconde vacation fera la part belle à la collection de l’un des plus proches collaborateurs de Gio Ponti, l’architecte Antonio Fornaroli. Son appartement milanais, conçu par Ponti, témoigne du foisonnement artistique de l’époque. Certaines des 61 pièces créées pour la Casa Fornaroli ont été déclinées dans d’autres projets de Gio Ponti, tels l’armoire-dressing (est. 5 000-7 000 livres, 5 649-7 908 euros) ou la table d’appoint (même estimation). On les retrouve « dans des formes à peine modifiées dans la fameuse Villa Planchart au Venezuela », confie Elie Massaoutis. Les verreries, créations de Carlo et Tobia Scarpa (deux vases, est. 1 200-1 800 livres), de Fulvio Bianconi (série de douze vases, est. 3 000-5 000 livres) ou de Tapio Wirkkala (plat, est. 1 200-1 800 livres), dialoguent avec les céramiques de Pablo Picasso pour Vallauris (entre 1 500 et 8 000 livres) ou les œuvres de Fausto Melotti (L’abbraccio, est. 15 000- 20 000 livres) et Lucio Fontana (Concetto Spaziale, est. 5 000-7 000 livres). L’ensemble donne l’image d’un homme élégant au goût sûr et raffiné.
« Casa Fornaroli », jeudi 27 avril 2023, Phillips, 30 Berkeley Square, Londres, Grande-Bretagne.