En 2021, la pluie et le vent avaient gâché la fête lors de la 19e édition de Nuit Blanche. Une consultation avait alors été lancée dans la foulée pour proposer aux Parisiens et aux Métropolitains de changer de date. Le mois de juin a ainsi été privilégié à l’unanimité. L’événement est « une œuvre de démocratie culturelle importante », a salué Carine Rolland, adjointe à la Mairie de Paris en charge de la culture et de la ville du quart d’heure, le 12 mai 2023, lors de la présentation du programme depuis une péniche sur la Seine.
À part une météo plus clémente – espérons-le –, la manifestation ne présentera pas de changement majeur par rapport au concept de la première édition imaginée en octobre 2002 par Christophe Girard, ancien adjoint à la Culture à la Mairie de Paris. « Depuis plus de 20 ans désormais, la Nuit Blanche s’est affirmée comme étant bien plus qu’un événement. Notre manifestation nocturne s’inscrit chaque année dans son époque et à nouveau, invitation est faite aux artistes de transformer le regard sur la ville, le temps d’une nuit », commente Carine Rolland. Comme à son habitude, la Nuit Blanche rendra donc l’art contemporain accessible à tous en permettant aux habitants de la Métropole du Grand Paris de (re)découvrir la création contemporaine.
Rompue à l’exercice depuis le dernier opus, Kitty Hartl assume à nouveau la direction artistique cette année. La commissaire promet « d’émerveiller, d’inquiéter, d’amuser et de désorienter le public, toujours avec une vision éclectique, exigeante et populaire ». La star de cette année ? La Seine – d’ailleurs incarnée sur l’affiche par un serpent bleuté – et pensée comme un fil imaginaire le long duquel les visiteurs découvriront un univers fantastique à travers une vingtaine de communes du Grand Paris, et même jusqu’à Rouen ou Le Havre.
« C’est un choix raisonné puisque cet axe fluvial majeur a porté la candidature de Paris aux prochains Jeux olympiques. Il sera le théâtre de nombreuses compétitions et de la cérémonie d’ouverture », souligne Pierre Rabadan, adjoint au Sport et aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à la Mairie de Paris. En effet, 50 % de la programmation sera liée au sport dans le cadre du label « Olympiade Culturelle - Paris 2024 ». Ainsi de Rana Gorgani, artiste chorégraphe iranienne qui entrera dans une danse hypnotique au Petit Palais, d’une exposition d’affiches des J.O. sur les rives de la Seine ou d’une performante acrobatique de danse chinoise sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Au total, ce sont 118 projets artistiques qui jalonneront la capitale, avec 38 artistes associés et 70 institutions, centres culturels et « tiers-lieux ». Dans la carte blanche laissée à Kitty Hartl, on retrouvera un « Street Opera » le long de la seine ainsi qu’un « Opera River » qui investira le bassin de l’Arsenal et les canaux parisiens où des gramophones embarqués sur des gondoles diffuseront des 78 tours d’interprètes légendaires du XXe siècle. Au square du Vert-Galant, sur l’île de la Cité, l’artiste espagnol de land art Javier Riera présentera une projection lumineuse monumentale tandis qu’au musée Guimet, Melody Lu créera un monde-cimetière virtuel envoûtant et onirique. Parmi les projets, la cour du musée Cognacq-Jay recevra une installation futuriste de l’artiste français Jésus S.Baptista, la figuration libre de Robert Combas sera projetée sur la façade de l’hôtel de Sens, tandis que le Grand Palais Immersif ouvrira spécialement son exposition dédiée à Alphonse Mucha.
« Nuit blanche », 3 juin 2023, paris.fr