Une œuvre immatérielle d’Alberto Sorbelli chez Giquello
« Est-on capable d’avoir un rapport avec l’œuvre d’art ? », interroge l’artiste-performer Alberto Sorbelli, qui veut « glisser une œuvre à l’intérieur d’un individu ». Il s’associe à la maison de ventes Giquello pour présenter, mardi 6 juin 2023 à Drouot, une œuvre immatérielle entourée de mystère. Sa démarche pousse un peu plus loin la notion d’art conceptuel où l’idée d’une œuvre l’emporte sur sa réalisation concrète. Au terme d’un parcours initié par l’artiste en 2012, la vente aux enchères entérinera une nouvelle définition de la nature même d’une œuvre d’art, totalement dématérialisée et secrète. Au coup de marteau final qui marquera l’adjudication, l’acheteur accompagnera Alberto Sorbelli chez un notaire. En présence de deux officiers ministériels, l’artiste viendra alors lui glisser un mot à l’oreille, que seul l’acquéreur entendra. Cette transmission orale qui unit l’artiste et le collectionneur deviendra aussitôt une œuvre et sera soumise à un contrat. Celui-ci, rédigé par les notaires Benjamin Dauchez et Amandine Passot (étude Dauchez, Deneuville, Dallée et Passot), définit strictement les règles du partage du mot, de son éventuelle cession à un particulier ou une institution. En cas de violation des termes du contrat de propriété, des poursuites pourront être engagées. Enfin, le prix de l’œuvre ne sera connu que de l’acheteur et de lui seul : la maison de ventes elle-même n’en sera pas informée.
« Tentation°1 », Giquello, mardi 6 juin, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.
Une vente dédiée aux métiers d’art chez Piasa
Les métiers d’art en France ne manquent ni de talents, ni de savoir-faire mais souffrent pourtant d’u manque de reconnaissance et de moyen. La ministre de la Culture Rima Abdul Malak et son homologue du Commerce, de l’artisanat et du tourisme, Olivia Grégoire, ont annoncé, mardi 30 mai, un plan de 340 millions d’euros pour promouvoir et renforcer le secteur et des activités « malmenées par la massification et la standardisation de la production des biens matériels, boutées hors des cimaises de l’art moderne et contemporain, marginalisées par les logiques d’industrialisation », a écrit Emmanuel Tibloux, directeur de l’école supérieure des arts décoratifs à Paris, dans une tribune publiée sur notre site le 2 juin 2023. La maison de ventes Piasa profite du salon Révélations-Biennale internationale des métiers d’art de création (du 7 au 11 juin 2023 au Grand Palais Éphémère à Paris) pour faire découvrir la richesse de la production des artisans d’art. Le 10 juin sera proposée aux enchères une sélection de 87 pièces, reflet de la diversité et de l’originalité de ces jeunes créateurs. Parmi elles, le vase Une émotion inattendue, pièce unique de la céramiste Lada Donchenko (est. 1 200-1 500 euros) ou une composition murale, Arboris, par Fanny Boucher, récompensée par le Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main en 2020 (est. 30 000-40 000 euros).
« Révélations, Œuvres choisies », samedi 10 juin 2023, Piasa, Grand Palais Éphémère, Plateau Joffre, 75007 Paris.
Une variante du canapé Ours Polaire par Jean Royère chez Briscadieu à Bordeaux
Le salon Ours Polaire est sans aucun doute l’une des créations du décorateur français Jean Royère (1902-1981) qui remporte le plus de succès : en 2022, Christie’s avait adjugé un canapé plus de 1 million d’euros. En mars, elle a adjugé le salon complet pour plus de 2,5 millions d’euros. Un record mondial. La maison de ventes Briscadieu présente à Bordeaux, le mardi 6 juin 2023, une méridienne déclinée du canapé Ours Polaire, et seul exemplaire connu à ce jour de la série (est. 400 000-600 000 euros). Cette pièce est née de la rencontre de l’homme d’affaires François Malgat, qui deviendra dans les années 1970 l’importateur en France de la célèbre enseigne Bang & Olufsen, et de Jean Royère. Selon l’expert de la vente, Jean-Marc Eyraud, « les plans d’époque, conservés au musée des Arts décoratifs à Paris, attestent d’une commande spéciale réalisée en 1956 pour la bibliothèque de l’appartement parisien de l’acheteur. Retapissée deux fois, elle n’a pas fait l’objet de modification particulière et est restée dans la famille depuis sa réalisation. »
« Une œuvre inédite de Jean Royère », mardi 6 juin 2023, Briscadieu, 12-14 rue Peyronnet, 33800 Bordeaux.