Le changement est de taille à Bâle pour Design Miami/. En face d’Art Basel et ses presque 300 galeries, la foire de design a fondu. Son édition 2023 affiche 25 exposants, contre une cinquantaine en 2022 en comptant le secteur Curio. Exit les galeries et éditeurs de design expérimental ou les exposants de montres, bijoux et autres accessoires connexes au design, appelés en renfort pour garnir l’immense étage du Hall 1 Sud. La foire revient aux fondamentaux. Elle s’installe au rez-de-chaussée, dans un format resserré. Galeries et visiteurs se sont réjoui « qu’elle soit désormais plus facilement accessible, au même niveau que la place du centre d’expositions ». L’offre est aussi plus homogène. Toutefois, avec la hausse des coûts des transports des pièces, les exposants sont essentiellement européens cette année. D’autres, à l’instar de Carpenters Workshop Gallery, ont passé leur tour, déçus par la taille limitée des stands. Selon François Laffanour, ces changements témoignent de « la raréfaction des galeries de design classique ». Son enseigne parisienne, Downtown, présente des pièces de Perriand mais aussi une impressionnante table du Brésilien Cardénas. Elle a vendu des pièces à des Européens et quelques Américains. L’ouverture de la foire, lundi 12 juin, s’est traduite par de nombreuses transactions pour les marchands, les ventes se poursuivant ensuite à un rythme plus calme. De Jacques-Antoine Granjon et Delphine Arnault à l’Américaine « Baby » Jane Holzer, ex-égérie de Warhol, nombre de collectionneurs ou d’advisors importants sont passés à la foire, souvent prêts à l’achat.
Parmi les stands les plus réussis figurent celui de Ketabi Bourdet réunissant un ensemble de sièges des années 1980 et 1990, de Ron Arad à Martin Szekely, « en hommage à la collection du regretté Thierry Barbier-Mueller exposée récemment au Mudac Lausanne et pour montrer qu’il n’y a pas que Starck ! », confie Charlotte Ketabi. Onze pièces sur quinze se sont déjà vendues, entre autres à des collections ou des fondations suisse, américaine, grecque… La galerie new-yorkaise Friedman Benda a elle aussi choisi de consacrer un focus aux fauteuils. Maria Wettergren, quant à elle, expose trois magnifiques sculptures en verre de la Finlandaise Camilla Moberg, référence aux espèces végétales en danger. Deux ont été vendues à une collection sud-américaine et l’autre bruxelloise. Maria Wettergren est l’une des rares représentantes du design contemporain sur cette édition, avec kreo.
Yves Gastou expose notamment un lit-cage de Max Ernst proposé entre 100 000 et 200 000 euros. La palme de la pièce la plus chère revient à un rare Âne planté de François-Xavier Lalanne à la galerie Mitterrand, affiché à 6 millions d’euros. Avec l’engouement actuel mondial pour le sculpteur, il devrait malgré son prix élevé rapidement trouver preneur…
Design Miami/Basel, jusqu'au 18 juin 2023, Messe Basel, Hall 1 Sud, Messeplatz, Bâle, Suisse.