BSC a été lancé l’année dernière par un groupe de galeristes, d’artistes et de curateurs, qui avaient organisé un programme dans une villa des années 1930 dans le sud de la ville au moment de la Foire Art Basel. Pour sa deuxième édition, son ampleur a considérablement augmenté. L’événement se déploie sur cinq étages dans des espaces aux murs de béton brut. Plus de cent galeries et espaces indépendants exposent des œuvres, presque toutes à vendre. Celles-ci varient considérablement en taille et en prix, depuis les gravures et les pièces en corde de Sara Grütter, exposées par l’association bâloise Kasko, jusqu’à la méga galerie Hauser & Wirth qui présente une sculpture suspendue de Pipilotti Rist pour 60 000 dollars, en passant par la galerie bâloise Knoell qui a accroché un grand tableau d’A.R. Penck. Parmi les enseignes parisiennes, Air de Paris présente Brice Dellsperger, Claire Fontaine et Walter Robinson ; Art : Concept, Pierre Bellot ; Crèvecœur, Anne Bourse et Alexandra Noel ; Edouard Montassut, Matthew Langan-Peck ; Fitzpatrick Gallery, Mathis Altmann, Victoria Colmegna, Louis Eisner, Cédric Rivrain et Hannah Weinberger ; High Art, Matt Copson et Philipp Timischl ; Marcelle Alix, Mira Schor ; Sultana, Walter Pfeiffer et Sophie Varin ; tandis que Tonus expose Fabienne Audéoud et Jacent. Parallèlement, un programme de films et de performances est proposé dans ce lieu agrémenté de restaurants et de bars pop-up, et même d’une discothèque.
Cette ancienne usine de 12 000 m² appartenait jusqu’à récemment à Nestlé Suisse. En décembre 2022, 75 % du site a été acquis par KULTQuartier Immobilien, une société établie à Bâle l’année dernière par la fratrie Corinne, Dominik et Gabriel Eckenstein. Ils ont depuis cédé les droits de construction au promoteur immobilier Franck Areal. Une grande partie du bâtiment principal sera transformée en un espace culturel permanent axé sur la danse contemporaine et les arts de la scène.
« Bâle manque de lieux culturels de pointe pour les formes d’art moins traditionnelles, en particulier de lieux susceptibles d’attirer les jeunes », explique Corinne Eckenstein. Cette directrice d’un lieu consacré à la danse à Vienne et ouvert sur les jeunes s’investit particulièrement dans la promotion de l’art auprès des publics. « Nous avons [à Bâle] des musées de classe mondiale et un théâtre fantastique, mais la danse expérimentale et les arts de la scène ont besoin de plus d’investissements. Les projets actuels pour le lieu comprennent plusieurs salles de spectacle aménagées dans le bâtiment et des espaces de résidence pour des artistes internationaux », explique-t-elle. Un programme d’arts visuels sera aussi probablement mis en place en parallèle, car « la fusion des disciplines artistiques a beaucoup de sens ».
Selon Pascal Biedermann, l’un des promoteurs, il faudra entre sept et neuf ans pour mener à bien ce projet. Il le décrit comme un « partenariat public-privé » avec le canton de Bâle-Ville, qui, ajoute-t-il, apportera probablement des fonds à un moment ou à un autre.
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Basel Social Club, jusqu’au 18 juin 2023, Mauerstrasse, Bâle, Suisse