La vente de la première partie de la collection Hélène Leloup a récolté 8,3 millions d’euros chez Sotheby’s à Paris le 21 juin 2023. Très en dessous des 12 à 17 millions d’euros d’estimation (hors frais acheteur). Si l’on retire de ces 8,3 millions d’euros les 6,4 millions d’euros remportés par une Tête de femme par Francis Bacon, les seuls arts premiers, spécialité de cette marchande et pionnière en la matière, ont fait moins de 2 millions d’euros pour 53 lots au total (dont 3 d’art contemporain). La locomotive de la vente, une tête Fang du Gabon estimée de 4 à 6 millions d’euros, n’a pas trouvé preneur. « Elle était estimée bien trop cher, juge un expert. Il aurait fallu l’évaluer de 1,2 à 1,5 million d’euros, et elle aurait fait 2 millions…sans rester sur le carreau ». Parmi les plus gros prix, une statue Dogon du Mali a remporté 381 000 euros, dépassant l’évaluation de 150 000 à 250 000 euros. Une statue Djennenké du Mali est partie pour 279 400 euros, une statue Telem a atteint 127 000 euros.
Beaucoup de spécialistes s’étaient interrogés avant la vente. Sotheby’s l’avait présentée comme un événement au vu de la réputation d’Hélène Leloup. Toutefois, « en découvrant le catalogue, on était resté sur notre faim. On sait qu’il y a des pièces majeures dans la collection, mais ils n’y étaient pas », confie un acteur du marché des arts africains. Les filles d’Hélène Leloup et Sotheby’s ont-ils habilement décidé de vendre en premier ce qui est probablement le stock de la galerie, mais avec un marketing lui donnant plus d’importance qu’il n’en avait réellement, notamment dans le catalogue ? « Si c’était la stratégie de Sotheby’s de vendre d’abord le plus ordinaire, c’est plutôt malin », observe un spécialiste. Une deuxième vente est prévue prochainement, à New York.