Si certains choisissent, durant la pause estivale de prendre aussi des vacances de l’art, d’autres au contraire profitent de cette période de villégiature, parfois aux destinations multiples, pour se rendre dans des lieux d’exposition moins habituels ou moins accessibles le reste de l’année. Au-delà de Paris – qui a nouvellement retrouvé sa pleine place de capitale artistique internationale –, la France, avec son maillage de musées, centres d’arts, sites patrimoniaux et autres espaces dédiés à la présentation d’œuvres d’art, offre une multitude d’occasions de ne pas se priver d’expériences esthétiques, même au plus fort de l’été – d’autant que leur climat est souvent avantageusement rafraîchissant.
PANORAMA
En Occitanie, le centre régional d’art contemporain (Crac), à Sète, consacre la totalité de ses espaces au travail protéiforme de Katinka Bock. Le titre de l’exposition, « Silver », renvoie tout à la fois au « nom d’un pirate dans L’Îleau trésor de [Robert Louis] Stevenson, au reflet argenté du soleil sur la mer, à la photographie argentique, au gris métallique d’une architecture industrielle, aux dessins muraux de Sol LeWitt réalisés au graphite ou encore aux cheveux qui grisonnent avec l’âge ». Non loin de là, juste de l’autre côté de l’étang de Thau, à Agde, l’étonnant château Laurens, synthèse des avant-gardes de la Belle Époque, ouvre pour la première fois ses portes au public après plus de vingt ans de restauration.
En Bretagne, passer par le musée des Beaux-Arts de Rennes pour Marcelle Cahn. « En quête d’espace » est la première grande rétrospective dédiée à l’œuvre d’une artiste restée trop longtemps discrète dans l’histoire de l’abstraction française. Dernière itinérance d’un programme coproduit par les musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg et de Saint-Étienne –où plus de 400 œuvres étaient rassemblées –, la cinquantaine de pièces réunies ici permettra tout de même de découvrir ou de mieux connaître la diversité des réalisations géométriques de Marcelle Cahn, dont ses magnifiques spatiaux et tableaux-reliefs, ainsi que quelques-unes de ce qu’elle appelait ses « choses lyriques », œuvres aux éléments figuratifs qu’elle n’abandonnera jamais tout à fait.
À Dunkerque et sur tout le territoire des Hauts-de-France se tient la 2e édition d’une Triennale dédiée aux relations entre arts et industrie. Organisée par le Frac Grand Large et le Lieu d’art et d’action contemporaine en partenariat exceptionnel cette année avec les collections du Centre national des arts plastiques et du musée national d’Art moderne – Centre Pompidou, l’itération 2023 porte opportunément sur la question des défis énergétiques. Elle s’intitule très justement « Chaleur humaine ». L’initiative, forte de plus de 250 œuvres par 130 artistes pour la plupart provenant de France, Belgique, Pays-Bas et Grande-Bretagne, privilégie la vaste région transfrontalière dans laquelle s’inscrivent les institutions organisatrices.