Galeries émergentes, polyvalence, intimité et accessibilité, tels pourraient être les mots d’ordre d’Art-o-rama, le Salon international d’art contemporain de Marseille qui, comme chaque année, vient clore l’été en beauté. Cet événement est, en effet, toujours très attendu de la part des institutions locales, mais aussi des néophytes en quête de culture ainsi que des collectionneurs à l’affût des derniers artistes à découvrir. Pourtant, le pari était risqué pour cette manifestation sise à la Friche la Belle-de-Mai. « Art-o-rama a assurément trouvé sa place dans le calendrier arty. Au-delà de son aspect de foire au soleil, ce qui plaît aux visiteurs, c’est qu’elle permet surtout aux amateurs et autres curieux de se faire l’œil et de prendre le pouls des tendances. Le tout sans se ruiner et dans la convivialité. Une ambiance qui plaît au public et aux collectionneurs, tant français que belges, suisses, allemands, italiens ou encore espagnols », observe Jérôme Pantalacci, le fondateur et directeur du salon.
Autre spécificité de cette foire où les stands s’adaptent aux besoins et aux demandes des exposants qui se jouent des cloisons pour créer des espaces circulaires, en longueur ou en zigzag : elle se veut une pépinière de talents et une rampe de lancement pour les galeries. « Il est vrai qu’Art-o-rama a toujours été une sorte de tremplin ou d’instance de validation pour de jeunes galeries émergentes. Ces dernières font leurs armes chez nous pour ensuite rejoindre des foires plus en vue », confie Jérôme Pantalacci. Ainsi de la galerie parisienne Sans titre, qui s’est fait connaître à Art-o-rama et fut sélectionnée cette année par Art Basel pour la section « Statement ». À Marseille, elle propose une exposition de l’artiste palestinienne Aysha E Arar, comprenant une installation qui couvre les trois murs du stand, ainsi que des toiles et tissus peints, des dessins, des collages et des estampes.
UNE GRANDE VARIÉTÉ
L’an dernier, Art-o-rama avait augmenté le nombre d’exposants dans sa section Édition et design, dans le but d’attirer des acheteurs plus jeunes et désireux d’acquérir une œuvre à petit prix. « Ce fut un test, car ce secteur est une niche. Mais un test néanmoins réussi, puisque nous avons décidé cette année de redonner une belle place à cette spécialité qu’est le design contemporain. Il y a beaucoup de passerelles avec l’art, et le design est un secteur sur lequel nous souhaitons amener de plus en plus de collectionneurs d’art contemporain », souligne encore Jérôme Pantalacci. Ainsi, 16 exposants (ils étaient 25 en 2022) occupent les espaces de ce secteur pour cette 17e édition qui fait la part belle aux structures locales à l’instar d’Atelier Vis-à-Vis, Marion Mailaender, Marseille Design Méditerranée, Nendo Galerie, Southway Studio ou Tchikebe. Ceci, sans oublier d’autres noms comme Cable Depot (Londres), Fondation Thalie (Bruxelles/Arles), Gilles Drouault multiples, Homaar et More Projects (Paris), Ker-Xavier (Bordeaux), La peau de l’ours et Maniera (Bruxelles), Modulab (Metz) ou encore Rubis sur l’ongle (Pantin). À l’image de l’an dernier, un comité spécifique est créé pour cette section Édition et design. Il comprend Jean-Pierre Blanc (directeur de la Villa Noailles à Hyères), Gilles Drouault (directeur de Gilles Drouault galerie/multiples à Paris), Marion Mailaender (architecte d’intérieur à Marseille et Paris), Olivier Ludwig-Legardez (directeur de Tchikebe à Marseille) et Benoît Maire (artiste et cofondateur de Ker-Xavier à Bordeaux). Seront remis des prix, notamment celui du Cercle des mécènes d’Art-o-rama pour le design ou le prix Maxime Douillet, designer invité pour cette édition.
Mais le cœur de la Foire reste le salon général, qui présente, sur un total de 41 galeries (contre 48 l’an dernier), 9 enseignes françaises, 26 européennes et 6 du continent américain, soit 80 % de galeries étrangères. Aux côtés de Parisiens habitués comme In Situ – fabienne leclerc (Romainville Grand Paris) ; Salle Principale ou Sans titre (Paris), on compte 19 nouveaux venus. Parmi eux, figurent : Alessandro Albanese (Milan) ; Artbeat (Tbilissi); Bibeau Krueger, Someday (New York); City Galerie (Vienne); eastcontemporary (Milan); ethall (Barcelone); Galería Mascota (Mexico) ; DS Galerie, Galerie Maubert, Hatch, Spiaggia Libera (Paris); Gian Marco Casini Gallery (Livourne) ; Ginny on Frederick (Londres); Import Export (Varsovie); LUPO (Milan); lange + pult (Zurich); Marlborough (Madrid, Barcelone, New York, Londres); et enfin Parc Offsite, Eli Kerr (Montréal). Un peu d’air frais bienvenu à Marseille !
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« Art-o-rama », 31 août-3 septembre 2023, Friche la Belle-de-Mai, 41, rue Jobin, 13003 Marseille.