Le Prix Viviane Esders, qui est décerné pour la deuxième année consécutive, a pour lauréat 2023 Pierre de Vallombreuse. Ce photographe engagé et explorateur, déjà riche d’une longue carrière, recevra une dotation de 60 000 euros, dont 10 000 euros seront dédiés à la publication d’un ouvrage. Le jury a également tenu à saluer le mérite des quatre autres finalistes : Nancy Wilson-Pajic, Markéta Luskačová, Jean-Claude Delalande et Payram.
Créé en 2022 par l’experte en photographie Viviane Esders, le prix éponyme vise à récompenser l’œuvre d’un photographe indépendant européen de plus de 60 ans. Le but est de mieux mettre en lumière la continuité d’un parcours solide dans l’histoire de ce médium. Le jury, composé de six personnalités du monde de l’art, comprenait cette année l’actrice Anny Duperey ; Maria Finders, curatrice des Luma Days pendant les Rencontres d’Arles ; le collectionneur Antoine de Galbert ; le réalisateur Atiq Rahimi ; Françoise Reynaud, ancienne conservatrice au musée Carnavalet ; et Isabella Seniuta, commissaire indépendante.
Né à Bayonne en 1962, Pierre de Vallombreuse a étudié à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (Ensad). Inspiré par l’écrivain et reporter Joseph Kessel, ami de ses parents, il part en 1985 à Bornéo et entre en contact avec les Punans, dernières populations nomades de la jungle. Ce périple déterminera sa carrière de photographe. Artiste voyageur, il dédie l’essentiel de son temps à documenter des cultures singulières et lointaines.
« Pierre de Vallombreuse s’est engagé, utilisant le témoignage photographique, pour l’existence et la survie de tous les peuples victimes historiquement des États nationaux dont les civilisations sont victimes de notre civilisation. Il s’est découvert sa propre humanité en découvrant leur humanité. Dans ce combat, s’est révélé également le sens de sa vie », écrit Edgar Morin.