Le mobilier moderniste du palais de Manik Bagh aux enchères
Le Musée des arts décoratifs à Paris leur a consacré une exposition en 2019 : le Maharajah d’Indore et son palais, Manik Bagh, construit à partir de 1930 par l’architecte moderniste Eckart Muthesius, font toujours rêver. Les collectionneurs d’Art déco mais aussi un public plus large d’amateurs restent fascinés par le parcours de ce prince indien, héritier de la dynastie Holkar vaincue par les Britanniques, qui deviendra en 1930 l’un des plus grands mécènes de son temps. D’aucuns estiment que son regard et son goût font le lien entre glamour et modernité, magie de l’Orient et utopie rationaliste. Christie’s propose cette semaine un ensemble d'objets issus des nombreuses pièces du palais. Parmi les clous figurent une paire de fauteuils aux formes héritées du cubisme conçus par Eckart Muthesius (est. 300 000-500 000 euros) ; un tapis tout en géométrie sinueuse de Da Silva Bruhns (est. 200 000-300 000 euros) ou un lit des architectes Louis Sognot et Charlotte Alix, dont les chromes rutilants rappellent le fuselage d’un avion (est. 200 000-300 000 euros). Sans doute pour ajouter au rêve, Christie’s dispersera, dans la même vacation, un ensemble de Jacques-Émile Ruhlmann, prisé du Maharajah, mais qui ne provient pas de Manik Bagh.
« Modern Reign, Tribute to the Maharajah of Indore », mardi 3 octobre, Christie’s, 9, avenue Matignon, 75008 Paris, www.christies.com
Serge Le Guennan, la collection d’un « passeur » à Drouot
Serge Le Guennan a su communiquer avec des mondes mystérieux souvent traversés par les esprits : celui des territoires Zulu, des forêts du Congo ou des jungles de Sumatra et Bornéo. Parti à l’aventure à 21 ans, alors étudiant en langues orientales, il en reviendra chercheur, ethnographe, collectionneur et marchand. La maison de ventes De Baecque et Associés disperse une partie de sa collection en deux vacations, jeudi 5 et vendredi 6 octobre. Les centres d’intérêt de Serge Le Guennan sont particulièrement variés : objets du quotidien (appui-nuque Mangbetu, Congo, est. 2 500-3 500 euros) ; art du théâtre masqué chinois et indonésien (demi masque de théâtre Wayang Tapeng, Java, est. 300-500 euros) ; art de la guerre ou de la chasse (manteau de société secrète de chasseur Kaka, Cameroun, est. 3 000-5 000 euros) ou art plus précieux des parures et bijoux (boucle de ceinture en or, dynastie des Hans, est. 20 000-25 000 euros). Soit environ 500 lots – estimés chacun de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros – acquis au fil de ses 50 ans de voyage par ce passionné devenu à son tour un « passeur ».
« Collection Serge Le Guennan, la géographie du détail : arts d’Asie, arts premiers », jeudi 5 et vendredi 6 octobre, De Baecque et Associés, Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, www.debaecque.fr
Un ambassadeur en Asie, une collection à Drouot
La maison de ventes Oger et Blanchet propose un ensemble réuni par un amateur d’arts d’Asie et d’Extrême-Orient. La collection de l’ambassadeur Lambert, en poste en Asie dans les années 1970 à 1980, passe par l’Inde avec une Grande tête de Bouddha en stuc, dont le nez droit et les cheveux bouclés révèlent l’influence de la sculpture grecque sur l’art bouddhique (est. 4 000-6 000 euros). Elle poursuit sa route par la Chine avec un ensemble de la Compagnie des Indes, périodes Kangxi (Grand plat en porcelaine, entre 1662 et 1722 ; est. 2 000-3 000 euros), Yongzen (Plat en porcelaine, entre 1723 et 1735 ; est. 2 000-3 000 euros) et Qianlong (Paire d’assiettes, entre 1736 et 1795 ; est. 1 000-1 500 euros).
Le voyage continue par la Corée avec notamment un palanquin en bois réalisé vers 1900 (est. 3 000-4 000 euros) pour s’achever au Japon avec un important paravent de la période Edo à six feuilles (est. 3 000-4 000 euros). N’oublions pas un ensemble d’estampes signées Utamaro, Hiroshige ou Kuniyoshi (est. entre 500 et 800 euros).
« Collection de l’ambassadeur Lambert », mardi 3 octobre 2023, Oger et Blanchet SVV, Drouot, 9, rue Drouot 75009 Paris, www.ogerblanchet.fr