UNE CÉLÉBRATION DE GUSTAVE CAILLEBOTTE
Au plus fort de sa collection, Sam Josefowitz possédait 20 œuvres du peintre impressionniste. Son intérêt pour Gustave Caillebote (1848-1894) transparaît dans la vente londonienne à travers cinq tableaux : Portrait d’Eugène Daufresne lisant de 1878, notamment présent dans la quatrième exposition impressionniste à Paris en 1879 (est. 1,1-1,7 million d’euros) ; Capucines, un paysage de 1892 attendu entre 1 et 1,6 million d’euros ; Le Chien Paul, un portait de lévrier peint en 1886 (est. 460 000-690 000 euros); Trouville, la plage et les villas, un paysage normand de 1882 (entre 800000 et 1 million d’euros) et, enfin, Verger aux pommiers en fleurs, Colombes, une huile exécutée en 1883 et attendue entre 632 000 et 920 000 euros.
LA GRAVURE À L’HONNEUR
Lors d’un vol Paris-Genève, Sam Josefowitz sympathise avec Ira Gale, une marchande spécialisée dans les estampes de Rembrandt et d’Albrecht Dürer. C’est le point de départ d’une passion; le collectionneur bâtit en effet l’un des plus grands ensembles de gravures de Rembrandt d’après-guerre. Outre Rhinocéros, une taille d’épargne sur bois d’Albrecht Dürer tirée sur papier vergé en 1515 (est. 138 000-207 000 euros), la vente comprend Autoportrait à la fenêtre. Cette eau-forte et pointe sèche a été réalisée par Rembrandt en 1648. Pour Christopher White, spécialiste du maître flamand, cet autoportrait est « sans aucun doute le plus grand et le plus approfondi » parmi ses gravures (entre 94000 et 140000 euros).
DES PIÈCES DE COMMANDE SIGNÉES DIEGO GIACOMETTI
La dernière grande dispersion de mobilier de Diego Giacometti (1902-1985) eut lieu chez Christie’s en 2017, à l’occasion de la vente de la collection d’Hubert de Givenchy. Six ans après, un nouvel ensemble d’une grande rareté revient sous le marteau. Sam Josefowitz était un proche du sculpteur et designer suisse qui réalisa de nombreuses pièces uniques. Parmi elles, Grande Table basse à deux plateaux aux grenouilles (est. 1-1,6 million d’euros), Console « Hommage à Böcklin », conçue vers 1978 (est. 2,3-4,6 millions d’euros), Table berceau aux renards (est. 460 000-690 000 euros) ou encore Paire de fauteuils pommeaux de canne (est. 345 000-575 000 euros).
UNE PASSION POUR L’ASIE ET LE LEVANT
Amateur incontesté des artistes de l’École de Pont-Aven, Sam Josefowitz était en outre fasciné par l’art asiatique ancien. Au gré de ses divers voyages, il rapporta de nombreuses pièces aujourd’hui mises à l’encan. Ainsi le bas-relief assyrien représentant le génie ailé Apkallu et datant du règne d’Assurnasirpal II (883-859 av. notre ère), estimé entre 3 et 4,7 millions d’euros. Parmi ces objets précieux également, une sculpture en bois de cyprès représentant un bouddha Jizo Bosatsu, datée de la période Kamakura (XIIIe siècle), acquise au Japon en 1962 et exposée jusqu’en 2022 au Metropolitan Museum of Art, à New York (est. 2,3-4,6 millions d’euros).
ARISTIDE MAILLOL AU PINCEAU
Avant de se consacrer à son art majeur - la sculpture - vers l’âge de 40 ans, Aristide Maillol (1861-1944) peignait. Sa palette est alors influencée par Pierre Puvis de Chavannes, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard et Maurice Denis. On connaît toutefois peu de ces huiles. Sam Josefowitz possédait l’une d’elles qu’il avait acquise en 1962 : Portrait de Mademoiselle Jeanne Faraill. La toile, peinte vers 1888, reflète l’intérêt d’Aristide Maillol pour les Beaux-Arts et les Arts décoratifs. Elle a été présentée à Orsay en 2022 à l'occasion de l’exposition « La Quête de l’harmonie » consacrée à l’artiste français. L’œuvre est estimée entre 940000 et 1,4 million d’euros.
LES NABIS FERMENT LA MARCHE
Sam Josefowitz était aussi un grand spécia-liste du mouvement des Nabis (1888-1900). La vente compte ainsi plusieurs œuvres du peintre Félix Vallotton dont Cinq heures, une gouache de 1898 issue de sa série Intérieurs avec figures autour des appartements bourgeois (est. 3,6-5,8 millions d’euros). On y trouve également une huile sur toile de Paul Gauguin, Clovis endormi, réalisée à Rouen en 1884 et qui représente le fils du peintre. Estimée entre 3,6 et 5,8 millions d’euros, elle a été montrée à Londres, en 2019, dans le cadre de l’exposition « Gauguin Portraits » à la National Gallery.
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« Masterpieces from the Collection of Sam Josefowitz: A Lifetime of Discovery and Scholarship », 13 octobre 2023, Christie’s, 8 King Street, St. James ’s, Londres SW 1Y 6QT, Royaume-Uni.