Modernisme et modernité du XXe siècle chez Millon
Les arts décoratifs ont été traversés lors de la première partie du XXe siècle par plusieurs mouvements majeurs : l’Art nouveau, qui a pris notamment ses sources à la fin du XIXe siècle, en Grande Bretagne, avec le mouvement Arts and Crafts initié par le critique d’art et écrivain John Ruskin ; l’Art déco officialisé, à Paris, avec l’Exposition des arts décoratifs de 1925 ; et le design moderne qui s’invite dans les foyers américains et européens dès 1950. La maison Millon propose mardi 7 novembre une sélection de pièces réalisées par les plus grands créateurs de ces différents courants. Impossible de comprendre l’Art nouveau sans avoir pu contempler le travail du maître verrier Émile Gallé (vase Neiges de Pentecôte, 1900, est. 20 000-30 000 euros). Que serait le modernisme sans Pierre Chareau, architecte de la mythique Maison de verre à Paris, et dont les créations épurées s’inscrivent à la suite de la pensée de l’architecte Adolf Loos formulée dans Ornement et crime ? (Lampadaire Religieuse, 1923, est. 250 000-300 000 euros). Enfin, le design tire souvent sa force et son originalité de collaborations entre artistes et designers, comme pour cette création de Ruth Francken, Fauteuil Homme, datant de 1971 (est. 20 000-30 000 euros).
« Masters Arts décoratifs du XXe siècle », mardi 7 novembre 2023, Millon, salle VV, 75009 Paris, www.millon.com
À la redécouverte de Claude Cahun chez Ader
Jeudi 9 novembre, la maison Ader organise en marge du Salon Paris Photo, au Grand Palais Éphémère, une vacation dédiée à la photographie. Ces 330 lots donnent un vaste aperçu de l’histoire du médium, des origines (le daguerréotype Vache et vacher, vers 1845-1850, est. 8 000-12 000 euros) jusqu’aux clichés contemporains (Massimo Vitali, A Portfolio of Landscapes and Figures, 2006, est. 20 000-30 000 euros). La vente donne surtout l’occasion de redécouvrir une artiste inclassable, légendaire pour la communauté LGBTQA +, et très rare sur le marché : Claude Cahun. Écrivain, plasticienne, elle a abordé à travers ses autoportraits les questions très contemporaines du genre et de l’identité sexuelle (elle se définit elle-même comme « neutre »). L’œuvre de cette baudelairienne, proche de Georges Bataille, d’André Breton et du surréalisme, a exercé une influence fondamentale sur de nombreux artistes comme Christian Boltanski ou Cindy Sherman. Parmi les lots, figure Sans titre (crâne et verre), datant de 1936, une épreuve argentique d’époque estimée de 40 000 à 60 000 euros.
« Photographie », jeudi 9 novembre 2023, Ader, salle Favart, 75002 Paris, https://www.ader-paris.fr/
Les 40 ans du « Déclic » de Milo Manara chez Sadde-Glénat
La galerie parisienne Glénat créée par l’éditeur Jacques Glénat pour « partager avec les lecteurs et les amateurs le travail original des auteurs de bandes dessinées » s’associe à la maison de ventes Sadde de Dijon pour une vente en ligne. Afin de célébrer le 40e anniversaire de l’une des bandes dessinées érotiques les plus célèbres au monde, Le Déclic (publiée en 1983), est proposé sur Drouot online une planche originale et une aquarelle du maître italien Milo Manara. La sexualité débridée teintée de mise en danger représentée dans la planche 35 du troisième tome du Déclic y est renforcée par un découpage des séquences quasi cinématographique. Manara multiplie d’ailleurs les clins d’œil au 7e art : c’est bien Marlon Brando que l’on aperçoit sur les feuillets, gourou priapique sévèrement boxé par un cameraman (Déclic, tome 3, planche 35, est. 5 000-6 000 euros). L’aquarelle Caravage, le sauvetage (est. 12 000-15 000 euros) illustre l’un des thèmes (ou fantasmes) favoris de l’auteur, la femme évanouie secourue par un mâle ténébreux qui se révélera vite aussi menaçant que bienveillant.
« Sadde-Glénat : œuvres choisies #1 Milo Manara », clôture de la vente, vendredi 10 novembre 2023, Sadde Hôtel des ventes, 21231 Dijon, www.drouot.fr