Avec son format de 80 galeries réparties sur quatre larges allées, Art Antwerp – la dernière foire de l’année ! – offre un confort de visite propice à la découverte d’abord, à la pause ensuite grâce à un accueillant espace de restauration à la lumière tamisée situé dans le prolongement, mais en dehors, du parcours et sans interférences sonores ou visuelles avec celui-ci. Bref, ce rendez-vous se révèle des plus agréables dans la métropole anversoise qui, outre ses musées prestigieux, ne compte pas moins d’une quarantaine de galeries d’art contemporain. La moitié environ participe à l’événement. La plupart des autres exposants sont originaires de Bruxelles, Paris, des Pays-Bas et d’Allemagne.
Si la preview de la matinée, le 14 décembre, ne semble pas avoir répondu à toutes les attentes des galeries en raison de sérieuses difficultés de circulation sur le périphérique anversois qui jouxte le site de la foire, les choses se sont améliorées par la suite, comme nous l’a confirmé la jeune galeriste parisienne Lara Sedbon : « pour nous, le démarrage a été bon dès le matin, et nous avons terminé avec sept pièces vendues en fin de journée, principalement de Benjamin Valode. Les rencontres sont excellentes, avec beaucoup de gens que nous ne connaissions pas et les visiteurs se révèlent très curieux ». Son stand se distingue aussi par les intrigantes sculptures connectées aux formes organiques développées par la jeune Zoé Thonet. Le discours est similaire en face, à la Belgian Gallery (Bruxelles) dont les grandes natures mortes de la peintre anversoise Cindy Wright, bien mises en valeur, ne passent pas inaperçues (de 13 000 à 20 000 euros).
Art Antwerp se caractérise depuis ses débuts par la qualité de ses accrochages, bien moins chargés que dans d’autres foires. En outre, de nombreuses galeries ont privilégié des solos ou des duos d’artistes, à l’instar de la galerie Laurentin (Paris, Bruxelles). Celle-ci propose plus d’une cinquantaine d’œuvres du plasticien français Lionel Sabatté, dont des sculptures filiformes en bronze de la série des Champs d’oiseaux (de 15 000 à 18 000 euros), des rampantes de la série des Salamandres (8 000 euros), ainsi que des oxydations sur papier. Le tout fait l’objet d’un catalogue spécifique publié pour la circonstance. Autre stand qui se démarque, celui du couple d’artistes franco-luxembourgeois Feipel & Bechameil, auquel leur galerie amstellodamoise Fontana consacre une véritable exposition personnelle autour de leur œuvre en céramique, parfois monumentale, développant le thème des interférences et relations entre des fragments de corps humains, d’animaux et de végétaux.
Parmi les autres duos, on retiendra celui du peintre américain Julian Schnabel et du sculpteur belge Martin Kris chez Guy Pieters (Knokke), les parallélismes entre les peintures de la Hollandaise Anneke Eussen et du Belge Hans Vandekerckhove chez Tatjana Pieters ou le très coloré et percutant dialogue entre les céramiques de la sculptrice luxembourgeoise Anni Mertens et le peintre allemand Johannes Daniel (Valerius Gallery, Luxembourg).
Parmi les solos shows, figurent entre autres ceux de Tramaine de Senna (Fred & Ferry, Anvers), James Barnor (Clémentine de la Féronnière, Paris), Amandine Urruty (Dys, Bruxelles), Tinus Vermeersch (Hopstreet, Bruxelles), Jaime Hayon (La Patinoire Royale, Bruxelles), Andrea Joyce Heimer (Nino Mier, Los Angeles, New York, Bruxelles) et le vétéran Bernard Villers chez Irène Laub (Bruxelles). 2023, un bon cru pour Art Antwerp !
Art Antwerp, jusqu’au 17 décembre 2023, Antwerp Expo, Jan Van Rijswijcklaan 191, 2020 Anvers, Belgique.