Abonnements
Rechercher
ePaper
Newsletter
Profile
Sign in
Abonnements
ePaper
Newsletter
L'éditorial de la semaine
L'actualité des galeries
Expositions
Marché de l'art
Musées et Institutions
Cette semaine aux enchères
LE MENSUEL
L'éditorial de la semaine
L'actualité des galeries
Expositions
Marché de l'art
Musées et Institutions
Cette semaine aux enchères
LE MENSUEL
Rechercher
Marché de l'art
Actualité

Julien Bogousslavsky, la passion dévorante d’un « bibliomane » à Drouot

La maison de ventes Giquello disperse, vendredi 2 février 2024, la deuxième partie d’une collection qui a beaucoup fait parler d’elle au milieu des années 2000. Artistes et écrivains y dialoguent à travers les livres.

Nicolas Denis
29 janvier 2024
Partagez
Benjamin Péret, Je sublime, édition originale illustrée par Max Ernst. Courtesy Giquello

Benjamin Péret, Je sublime, édition originale illustrée par Max Ernst. Courtesy Giquello

Cette semaine aux enchères

Chaque semaine, la rédaction de The Art Newspaper France propose une sélection de ventes aux enchères qui attireront l'attention des collectionneurs.

Lorsqu’elle éclate en 2005, l’« affaire Bogousslavsky » fait couler beaucoup d’encre et laisse incrédule le monde de la bibliophilie. Comment Julien Bogousslavky, neurochirurgien mondialement connu, spécialiste de l’AVC, s’est-il laissé emporter – selon ses propres mots rapportés par Libération lors de son procès en 2010 – par cette « spirale infernale » ? Quelle folie a conduit cet amateur érudit, passionné par les auteurs, les artistes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, à produire de fausses factures d’achat de matériel médical et ainsi récupérer des fonds pour financer sa collection ? « Une fuite en avant dans ma passion des livres, j’étais pris dans un étau », explique-t-il alors devant la justice, toujours selon Libération. Lors de sa condamnation (une peine assortie de sursis), le tribunal correctionnel de Lausanne tient compte de ses remords et de la vente, organisée en 2006 par Christie’s, d’une partie de sa collection : elle récolte 4,2 millions d’euros et permet ainsi de rembourser les parties civiles.

Le libraire parisien Jean-Claude Vrain, déjà expert sur cette vacation, est aujourd’hui associé à la maison de ventes Giquello pour disperser 112 ouvrages, lettres et documents provenant de la bibliothèque de Julien Bogousslavky. « Une collection sensible, subtile et intelligente, souligne-t-il, sans volonté d’accumuler ou d’acheter des livres exclusivement rares et coûteux. Le fil rouge de cette sélection est animé par l’envie d’associer les écrivains, les poètes aux peintres ou aux illustrateurs de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Chaque œuvre enrichie d’une dédicace, d’une note ou d’un dessin raconte une histoire souvent intime. On voyage au-delà du manuscrit, ce sont des choses vivantes et pas nécessairement très chères ».

Guillaume Apollinaire, Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, édition originale illustrée par Raoul Dufy. Courtesy Giquello

En témoigne cet exemplaire des Stalactites par Théodore de Banville dont la dédicace prend la forme d’un poème romantique dédié à Marie Daubrun, actrice qui fut la maîtresse de l’auteur, comme elle fut celle de Baudelaire, et dont la propre collection a aujourd’hui disparu (est. 1 200-1 800 euros). Parmi les pièces d’exception figurent Le Bestiaire ou cortège d’Orphée d’Apollinaire relié par le maître de l’Art déco Pierre Legrain, et illustré par Raoul Dufy (est. 55 000-75 000 euros), ou le seul exemplaire de tête resté broché d’origine (non relié) du drame d’Alfred Jarry Ubu Roi (est. 40 000-60 000 euros). Deux chefs-d’œuvre du surréalisme se distinguent encore dans la vente : L’Immaculée Conception, dédicacé à Valentine Hugo, par Breton, Éluard et Dalí (est. 100 000-150 000 euros)et le Je sublime de Benjamin Péret accompagné de huit frottages originaux de Max Ernst (est. 100 000-150 000 euros).

Cette vente pourrait-elle ressembler à un épilogue, une dernière étape sur le chemin de la rédemption ? À cette question, Jean-Claude Vrain dément fermement : « Julien Bogousslavky a payé depuis bien longtemps sa dette. Il n’abandonne rien, il ne cherche pas à oublier son histoire. Au contraire, il veut la partager et la transmettre ».

« Collection Julien Bogousslavsky – poètes et peintres du Romantisme au Surréalisme – Livres, dessins et documents de la collection Julien Bogousslavsky », vendredi 2 février 2024, Giquello, Hôtel Drouot, 75009 Paris, www.giquelloetassociés.fr

Marché de l'artEnchèresDrouotGiquello & AssociésBibliophilieJulien Bougousslavsky Surréalisme
Partagez
Abonnez-vous à la Newsletter
Informations
À propos du groupe The Art Newspaper
Contacts
Politique de confidentialité
Publications affiliées
Cookies
Publicité
Suivez-nous
Facebook
Instagram
Twitter
LinkedIn
Ce contenu est soumis à droit d'auteurs et copyrights