L'art du Vietnam chez Lynda Trouvé
2024 n’est pas seulement l’année du « Dragon de bois » qui réapparaît 60 ans après son dernier passage, mais aussi l’année du centième anniversaire de l’École des beaux-arts d’Indochine (aujourd’hui École des beaux-arts du Vietnam) fondée par les artistes Victor Tardieu et Nguyen Nam Song. La collection particulière proposée par la maison de ventes Lynda Trouvé, vendredi 1er mars 2024, ne pouvait tomber mieux : « Notre maison de ventes est pionnière dans la redécouverte d’un milieu artistique foisonnant dès les années 1920, souligne la commissaire-priseure Lynda Trouvé. C’est une chance de pouvoir présenter cet ensemble constitué par un collectionneur lettré, d’origine vietnamienne et qui vit à Paris. Ses choix sont précis, les peintures ou objets d’art ont pu être acquis à un moment où le marché n’avait pas saisi, du moins en Europe, toute l’importance d’un monde baigné de culture où se sont rencontrés, s’admirant mutuellement, la France et le Vietnam ».
La vente s’articule autour de quatre chapitres qui racontent une histoire où l’émotion n’est jamais loin. En témoigne ce portrait d’une Jeune élégante en do dài, amour de jeunesse du peintre Mai Thu, réalisé en 1937, juste avant son départ pour Paris (est. 40 000-60 000 euros). Parmi les chefs-d’œuvre de la collection figurent des pièces en porcelaine « bleu et blanc » dit Bleu de Hué, dont un vase impérial du XVIIIe siècle destiné à la concubine de l’empereur (est. 40 000- 60 000 euros) ou une coupelle souverainiste du XIXe siècle ornée d’un aigle dont le regard perçant semble vouloir dissuader les ingérences trop insistantes, qu’elles soient chinoises ou bien françaises (est. 1 500-2 500 euros).
Trésors de la cour de Hué, vendredi 1er mars 2024, Lynda Trouvé, Hôtel Drouot, 75009 Paris, www.lyndatrouve.com
Le design brésilien à l'honneur chez Artcurial
Artcurial organise mardi 27 septembre une deuxième vente dédiée au design brésilien après le succès rencontré lors de la première édition en septembre 2023. « Nous avons conçu notre vacation autour de deux temps forts, explique Aldric Speer, expert de la vente. Le premier tentera de définir le style de l’un des créateurs les plus prolifiques du pays, Percifal Lafer. Le suivant proposera la seconde partie de la collection particulière présentée chez nous en septembre dernier ». Les assises restent les pièces les plus marquantes de Percifal Lafer. Parmi les plus importantes, deux prototypes en bois exotique réalisés entre 1960 et 1970 (est. 4 000-6 000 euros) ou une paire de fauteuils et son ottoman, modèle MP-81, vers 1976 (est. 8 000-12 000 euros). L’ensemble constitué par un amateur européen ayant travaillé au Brésil fait la part belle au sculpteur Jose Zanine Caldas (fauteuil-sculpture Namoradeira, vers 1970, est. 80 000 – 120 000 euros) et aux designers Jorge Zalszupin (sa bibliothèque Kovacs est estimée entre 18 000 et 25 000 euros) ou encore Joaquim Tenreiro, pour lequel au moins 18 000 euros sont attendus pour une table en palissandre, commande spéciale réalisée pour les bureaux de Bloch Editores à Rio de Janeiro. « Le mobilier brésilien, créé essentiellement dans des essences locales, est porté notamment par la Denuncia chère à Jose Zanine Caldas, qui prône l’harmonie avec la nature, analyse le spécialiste Aldric Speer. C’est paradoxalement sa faiblesse : sous la présidence de Jair Bolsonaro, l’IBAMA, l’agence chargée des certificats CITES, nécessaires à l’exportation des pièces, avait pratiquement disparue. Les ventes devenaient donc presque impossibles à organiser. Le retour de Lula a permis de fluidifier, à nouveau, le marché ».
Design Brésilien, mardi 27 février 2024, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées Marcel Dassault, 75008 Paris, www.artcurial.com