Le Louvre acquiert deux importantes œuvres de Pietro Lorenzetti

Artiste majeur de la peinture siennoise du XIVe siècle, et grand frère d’Ambrogio Lorenzetti (1290-1348) – l’auteur de la fameuse fresque Allégorie du Bon et du Mauvais Gouvernement et de leurs effets dans la ville et les campagnes (1337-1340) du palazzo publico de Sienne –, Pietro Lorenzetti (1280-1348) a été très influencé par Giotto (décédé en 1337), tout en s’en démarquant par son sens du drame. Une trentaine de ses œuvres sont recensées aujourd’hui, dont une Adoration des mages conservée au musée du Louvre. Ce dernier vient d’annoncer l’acquisition de deux peintures de l’artiste. Ces panneaux appartenaient initialement à la collection de l’érudit et amateur breton Alfred Ramé, qui les avait acquis en 1860. Redécouverts par le cabinet d’expertise Turquin, les œuvres avaient été proposées à la vente en décembre 2023 chez Tajan à Paris pour une estimation de 1,5 à 2 million(s) d’euros pour un Saint Silvestre, et de 400 000 à 600 000 euros pour Sainte Hélène. Les enchères s’étaient achevées sur un prix de 3 034 800 euros pour le premier et de 1 657 600 euros pour le second, frais compris, la différence s’expliquant par l’état de conservation des deux panneaux. Le prix total a donc été de 4 692 400 euros. L’acquéreur était un collectionneur américain d’art contemporain de Houston, client de la maison de ventes Tajan. Face aux réticences de l’administration française à délivrer un certificat d’exportation, l’acheteur a finalement consenti à revendre de gré à gré les deux peintures au musée du Louvre. Les deux personnages sont aujourd’hui identifiés par l’institution comme étant Zacharie et Élisabeth, parents de saint Jean Baptiste. Ils devaient faire partie d’un ensemble plus vaste, un grand retable constitué de cinq à sept panneaux, démembré au XIXe siècle. « Ces panneaux donnent à voir l’invention avec laquelle Pietro Lorenzetti a cherché en permanence à renouveler des formules pourtant traditionnelles, précise le musée. Il livre ici deux créations majeures qui permettront au public du musée de saisir l’importance de l’artiste pour l’histoire de la peinture occidentale, s’imposant comme l’un des plus grands peintres italiens du Trecento ».