Un ensemble inédit de Jean Royère chez Art Research Paris
Jean Royère est, sans conteste, l’une des grandes stars du marché des arts décoratifs du XXe siècle. Le Figaro l’a classé deuxième dans son palmarès, publié le 15 mars 2024, des « mobiliers design qui ont fait les plus belles plus-values en 2023 » : achetés chez Phillips en 2014 pour 842 500 euros avec les frais, un même canapé Ours polaire et ses deux fauteuils ont été vendus par Christie’s en début d’année 2023 pour 3,4 millions d’euros. Soit une hausse de 306 % !
Un autre emblématique canapé Ours polaire faisait justement partie, à l’origine, de la commande faite en 1957 à Jean Royère par un jeune couple éclairé, mais « il a été donné, il y a un moment, à un neveu » explique Jean-Jacques Wattel. L’expert du XXe siècle et cofondateur de la maison de ventes Art Research Paris (ARP) disperse, jeudi 21 mars, 12 pièces qui composent cet ensemble inédit sur le marché. Il comprend la fameuse table basse Flaque d’eau, estimée entre 200 000 et 300 000 euros, l’une des pièces les plus recherchées par les collectionneurs. « Cette table est dans un état exceptionnel, commente l’expert. La marqueterie, protégée par une dalle en verre d’époque, n’a pas bougé. Il en est de même pour le reste des meubles et luminaires ».Il faudra enchérir à hauteur de 50 000 et 80 000 euros pour acquérir respectivement la table et le bahut Ondulation et 30 000 euros minimum pour emporter une paire d’appliques Persanes. Tous les objets sont accompagnés de leur facture d’origine.
« Design et architecture », jeudi 21 mars 2024, Art Research Paris, 174, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, www.arp-auction.com
Pierre Bonnard, Etude pour l'enfant au pâté de sable, vers 1894, huile
sur toile. Courtesy Ader
Bonnard et Le Corbusier chez Ader
Du 20 au 25 mars, Paris sera, cette année encore, la capitale mondiale du dessin, ancien et moderne avec le Salon du Dessin au Palais Brongniart, ou contemporain avec Drawing Now Art Fair au Carreau du Temple, dans le 3e arrondissement de Paris. La maison Ader organise une vente dédiée au médium. Elle permettra de découvrir un ensemble de neuf œuvres de Le Corbusier, dessins, aquarelles et collages dont une Étude pour une sculpture réalisée en 1953 à Chandigarh, en Inde (est. 8 000-12 000 euros) ; ou une autre Étude pour la sculpture « Nature morte » réalisée par la suite par l’un des membres les plus importants du mouvement de l’Art déco breton Ar Seiz Breur, Joseph Savina (est. 15 000-20 000 euros). L’autre moment fort de la vacation sera une étude par Pierre Bonnard pour L’enfant au pâté de sable (est. 40 000-60 000 euros), quatrième panneau (conservé au musée d’Orsay) d’un paravent dont les trois autres volets se trouvent au MoMA à New York.
« Dessins anciens et modernes », dimanche 24 mars 2024, Ader, Hôtel Drouot, 75009 Paris, www.ader-paris.fr
Pablo Picasso, Le déjeuner sur l'herbe, 1961, crayon gris sur papier.
Courtesy Blanchet & associés
Picasso réinterprète Manet chez Blanchet et associés
L’admiration de Pablo Picasso pour Édouard Manet est connue. Le catalogue de l’exposition « Picasso/Manet : Le déjeuner sur l’herbe », que le musée d’Orsay a organisée à l’automne 2008, pointait ainsi une déclaration inscrite par l’artiste en 1932 au dos d’une enveloppe de la galerie Simon, fondée par Daniel-Henry Kahnweiler : « Quand je vois Le déjeuner sur l’herbe de Manet, je me dis des douleurs pour plus tard ».
Plus de vingt ans plus tard, les premiers dessins qui interprètent l’œuvre du peintre impressionniste apparaissent. Ce travail d’appropriation marquera la carrière de Picasso, qui réalisera quelque 150 dessins et trouvera son épilogue dans les années 1970. L’œuvre proposée par la maison de ventes Blanchet & Associés, un dessin au crayon gris estimé entre 120 000 et 150 000 euros, date de 1961. Cette année-là dénote une petite révolution dans les recherches de Picasso : les quatre personnages de la peinture originale sont réduits à trois, mais surtout ils sont tous nus… Victorine ressemble de plus en plus à Jacqueline Roque, la femme du peintre, lequel semble se représenter lui-même dans ce personnage du « Causeur », vieilli et qui perd ses cheveux. Une façon pour l’artiste de pousser, non sans humour, Manet vers la sortie ?
« Art moderne – art contemporain », mardi 19 mars 2024, Blanchet et associés, Hôtel des ventes de Drouot, 75009 Paris, www.blanchet-associes.com