« Nous devons ouvrir le musée à davantage de femmes artistes », lance la directrice du K20 (modernisme et « postwar ») et du K21 (art contemporain et nouveaux médias) à Düsseldorf, Susanne Gaensheimer, qui pilote la collection du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le K20 proposera une nouvelle présentation en ce sens l’été prochain. Cette politique se traduit également dans la programmation. Ce printemps, le musée accueille deux expositions : un dialogue entre Hilma af Klint et Vassily Kandinsky ; et Mike Kelley (au K21). En septembre, ce sera au tour de Yoko Ono au K20 et, à partir de novembre, de Katharina Sieverding, au K21.
Plutôt bien dotée comparé au Kunspalast, avec un budget d’acquisition annuel de 2 millions d’euros, complétés par les efforts des donateurs et des Amis, le musée a ainsi pu acheter une peinture murale importante de Bridget Riley en 2023. Une nouvelle ère pour le K20 qui peut compter sur un important noyau d’artistes d’avant-gardes dans le collimateur nazi, dont Paul Klee, pour lequel le musée possède… 120 œuvres !
Construit autour de la collection de l’Américain G. David Thomson, constituée en partie auprès de la galerie Beyeler, et plus tard acquise par l’institution allemande, le fonds s’est grandement étoffé sous le précédent directeur, de Kirchner à Picasso, de Giacometti à Bacon. Et féminisé ! Parmi les acquisitions récentes conduites sous l’actuelle direction, et signalées dans le parcours de visite par des cartels spécifiques, figurent un portrait de femme de 1904 par Paula Modersohn-Becker, morte en couches ; un textile des années 1930 de Maria Marc, membre du Blaue Reiter et femme de Franz Marc ; un intérieur au sapin de Noël peint par Gabriele Münter, grande figure du même groupe, longtemps dans l’ombre ; un textile de l’Israélienne Noa Eshkol de 1998 ; une œuvre abstraite d’Etel Adnan, née au Liban et dont la reconnaissance internationale arriva au soir de sa longue vie ; ou encore l’Américaine Alice Neel, avec une peinture des années 1960…