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Editorial
Actualité

Fractures au Palais de Tokyo

Philippe Régnier
13 mai 2024
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Vue de l’exposition « Passé Inquiet : Musées, Exil et Solidarité », Palais de Tokyo, Paris, 16.02-30.06.2024. Crédit photo : Aurélien Mole

Vue de l’exposition « Passé Inquiet : Musées, Exil et Solidarité », Palais de Tokyo, Paris, 16.02-30.06.2024. Crédit photo : Aurélien Mole

L'éditorial de la semaine

La semaine de l'art vue par le directeur de la rédaction de The Art Newspaper France.

Les effroyables attaques du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël et ses citoyens et la réponse brutale et meurtrière de l’État hébreux à Gaza n’en finissent pas de secouer le monde. Aux États-Unis, les universités sont le théâtre de « campements en solidarité avec Gaza » tandis que Sciences Po Paris a fait l’objet de blocages de la part d’étudiants propalestiniens. Dans le même temps, les actes antisémites se sont multipliés. Lors du concours de l’Eurovision organisé samedi 11 mai à Malmö, en Suède, la chanteuse représentant Israël a été huée lors de son entrée en scène, certains ayant même appelé au boycott du pays.

La récente décision de la collectionneuse et mécène Sandra Hegedüs de démissionner des Amis du Palais de Tokyo, annoncée le 5 mai 2024 sur Instagram, s’inscrit aussi dans ce contexte. « Je ne souhaite plus aujourd’hui soutenir cette institution que j’ai soutenue depuis plus de 15 ans. La raison est simple : les choses ont changé et je ne veux pas être associée à la nouvelle orientation très politique du Palais. La programmation semble désormais dictée par la défense de "Causes", très orientées (wokisme, anti-capitalisme, pro-Palestine, etc.) », écrit-elle. Et de pointer notamment l’une des expositions actuellement programmée par le centre d’art parisien, « Passé Inquiet : Musées, Exil et Solidarité » (jusqu’au 30 juin 2024). Cette présentation de documents, qui ne comporte pas à proprement parler d’œuvres, retrace des actions militantes menées par des artistes notamment en Palestine, au Nicaragua, au Chili et en Afrique du Sud, principalement dans les années 1960-1980. Dans la section consacrée à la Palestine, est notamment présentée un texte en anglais de Muna Soudi (Section Arts Plastiques - Information unifiée-OLP) intitulé « L’art au service de la solidarité avec la Palestine ». Son auteure écrit : « Dans cette exposition, les avant-gardes créatives révolutionnaires mondiales proclament leur soutien à la révolution palestinienne contre l’ennemi sioniste qui, en plus d’être l’agresseur et celui dont la défaite est historique, est profondément réactionnaire et étroit d’esprit. Il est bien connu que l’État fasciste et raciste d’Israël, après avoir occupé la terre de Palestine et y avoir établi son régime militariste, tente d’écraser la culture nationale du peuple palestinien, en la falsifiant et en se l’attribuant ». Sandra Hegedüs a directement réagi à ces propos dans sa lettre de démission : « La dernière exposition sur la Palestine qui proposait, sans mise en perspective, des points de vue biaisés et mensongers sur l’histoire de ce conflit, donnant la parole, sans contradiction, à des propos racistes, violents et antisémites a été la goutte d’eau ». En quelques jours, son post a été aimé par plus de 13 000 personnes, galeristes, collectionneurs, artistes, critiques…

DCA, l’Association française de développement des centres d’art contemporain, a réagi à cette démission ce lundi 13 mai 2024 en lançant sur la plateforme change.org une pétition en faveur de l’institution parisienne, intitulée « Lettre de soutien au Palais de Tokyo et à la liberté de programmation ». Évoquant la démission de Sandra Hegedüs sans la citer nommément, ce texte affirme que « ces propos et ces méthodes recourant à un tribunal populaire sur les réseaux sociaux, déjà éprouvés dans d’autres contextes, sont dangereux pour le monde de l’art, pour les artistes et pour la liberté des institutions, comme pour notre démocratie ». Et de poursuivre en précisant que l’ambition du Palais de Tokyo, « comme l’a rappelé son président Guillaume Désanges, est la même que la nôtre et nous devons la protéger : il ne s’agit pas d’importer les fractures qui existent dans nos sociétés divisées, mais d’éclairer les débats par le prisme de l’art et de la critique. » On ne demande pas mieux.

EditorialPalais de TokyoAmis du Palais de TokyoSandra HegedüsPalestineIsraëlGuillaume DésangesAssociation française de développement des centres d’art contemporain (D.C.A)
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