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Critique

Johan Creten déploie ses ailes à Orléans

L’artiste belge s’installe dans la ville et son musée des Beaux-Arts avec une centaine d’œuvres, dessins et sculptures, dans un parcours animalier.

Alexandre Crochet
6 août 2024
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Johan Creten, La Grande Sauterelle, 2024, bronze, parc Pasteur, Orléans, 2024. © Johan Creten. Photo Jérôme Grelet/Ville d’Orléans

Johan Creten, La Grande Sauterelle, 2024, bronze, parc Pasteur, Orléans, 2024. © Johan Creten. Photo Jérôme Grelet/Ville d’Orléans

Après Markus Lüpertz, c’est à Johan Creten qu’Orléans a donné carte blanche cette année. L’artiste belge a disséminé onze bronzes monumentaux à pister dans la ville grâce à un plan accessible avec un QR code. Parmi ces sculptures, des insectes et autres hôtes de l’air pas toujours bien vus. Dans le parc Pasteur, une sauterelle géante semble prête à bondir. Avec cette dernière, la Mouche morte fait partie des œuvres réalisées spécialement pour l’exposition – le musée d’Art moderne de Paris en détient une version en terre. Au-delà du changement d’échelle qui saute aux yeux du spectateur, rappelé à la réalité de ces êtres d’ordinaire si petits, il faut, avec Johan Creten, prendre le temps de faire le tour en détail de ses créations. Posée sur le dos dans un square, sa mouche ne bat plus des ailes : elle est morte. Du Covid-19, comme son masque le suggère ? « L’œuvre est née en pleine pandémie, confirme l’artiste. Ce qui m’a amené à réfléchir à beaucoup de choses. Souvent présente sur les natures mortes du XVIIe siècle, la mouche renvoie à la réalité, à la mort. » Avec une grande subtilité et une touche d’ironie, Johan Creten réinterprète aussi à sa manière le gisant gothique.

De jeux d'échos en évocations métaphysiques

Sous les ailes de sa Chauve-souris géante comme tombée des gargouilles au pied de la cathédrale d’Orléans se cachent des poèmes écrits dans des langues en voie de disparition. Certaines pièces connaissent une nouvelle lecture, telle, au parc Pasteur, l’intrigante silhouette du Cœur qui déborde qui laisse apercevoir un trou béant – cette évocation métaphysique et existentialiste était à l’origine une fontaine créée pour un collectionneur, l’eau jaillissant précisément de l’orifice remplaçant le cœur.

« D’un projet de quatre œuvres au départ, nous sommes arrivés à une centaine ! L’exposition au musée permet de rentrer dans la fabrique de l’œuvre »

Inscrit dans l’espace public jusque dans les cours des hôtels particuliers Renaissance, le parcours se poursuit au musée des Beaux-Arts. « Johan Creten a perçu l’importance du dessin dans les collections du musée, et d’un projet de quatre œuvres au départ, nous sommes arrivés à une centaine! L’exposition au musée permet de rentrer dans la fabrique de l’œuvre », souligne Olivia Voisin, directrice des lieux. Une trentaine de sculptures et soixante- treize dessins souvent préparatoires aux sculptures – c’est la première fois que l’artiste en montre autant – dialoguent avec les maîtres anciens du musée. Sa majesté des mouches, des chouettes et des chauves-souris fait par exemple écho, dans une salle, à la Révolution avec des têtes coupées en céramique de « femmes sans ombre » lovées dans des paniers, clin d’œil à l’opéra de Richard Strauss. Sans tête, mais pas sans cœur.

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« Johan Creten. Jouer avec le feu », 23 mars - 22 septembre 2024, centre-ville et musée des Beaux-Arts, 45000 Orléans.

ExpositionsJohan CretenOrléansMusée des Beaux-Arts d'Orléans
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