Les collections muséales s’enrichissent par le biais d’acquisitions mais aussi régulièrement grâce à la générosité de collectionneurs, d’artistes et de leurs galeristes. En effectuant un don de vingt-trois œuvres au Centre Pompidou, la galerie Perrotin et ses artistes apportent aujourd’hui leur contribution dans le champ de la création contemporaine.
Les œuvres de dix-sept artistes représentés par la galerie viennent ainsi compléter les collections de l’institution parisienne : Jean-Marie Appriou, Genesis Belanger, Sophie Calle, Maurizio Cattelan, Johan Creten, Elmgreen & Dragset, Lionel Estève, Bernard Frize, Laurent Grasso, JR, Bharti Kher, Klara Kristalova, Takashi Murakami, Jean-Michel Othoniel, Paola Pivi, Tavares Strachan et Emma Webster.
Cet ensemble, qui compte des talents majeurs de la scène française et internationale actuelle, constitue un don exceptionnel par son ampleur, sa diversité, mais aussi au regard de la cote de ces artistes sur le marché de l’art.
« Menée par les conservateurs du musée, la sélection des artistes et des œuvres offre un large panorama de l’art contemporain de ces vingt dernières années. De nationalités, âges et pratiques divers, les artistes choisis forment un ensemble original et cohérent. Nous remercions chaleureusement Emmanuel Perrotin et les artistes : c’est la rencontre d’un esprit de collection et d’une générosité conjointe d’artistes et de leur galerie. Emmanuel Perrotin a été un véritable catalyseur et acteur de ce don », salue Xavier Rey, directeur du musée national d’Art moderne – Centre de création industrielle.
« Je suis extrêmement heureux que ce projet qui m’anime depuis des années aboutisse enfin !, se réjouit quant à lui Emmanuel Perrotin. Je remercie mes artistes pour leur générosité afin que tous ensemble nous inscrivions leur travail et notre relation dans le temps, au sein de ce merveilleux musée. »
Dans le catalogue, coédité par la galerie Perrotin et le Centre Pompidou, qui paraît à l’occasion de cette donation, le galeriste qui a créé son enseigne en 1990 rappelle la révélation qu’a constituée pour lui, à l’âge de 16 ans, un dessin abstrait d’Henri Michaux dans les collections du musée, puis sa fréquentation régulière par la suite du Centre Pompidou.
« Bien sûr, tous nos artistes rêvent d’être présents dans les collections du Centre Pompidou, l’une des collections les plus prestigieuses au monde !, confie Emmanuel Perrotin. À l’origine, il y a donc un désir profond de participer à une aventure collective de cette institution publique : ce musée est le musée de tous les Français, voire du monde entier. Cependant, les institutions publiques ne disposent pas toujours des moyens nécessaires pour acquérir des œuvres, alors même que celles-ci auraient toute leur place au sein de leurs collections. C’est pourquoi les donations demeurent un mécanisme facilité et fréquent d’entrée en collections publiques. Je me suis employé à convaincre les artistes représentés par ma galerie de faire don de leurs œuvres avec mon concours. »
Et d’ajouter : « Cette donation est rendue possible par la relation de confiance que j’ai construite au fil du temps avec mes artistes. Nous partageons de très beaux moments ensemble, pour certains depuis plus de trente ans. Nous construisons une relation sur le long terme. Il est frustrant dans mon métier de s’inscrire toujours dans le temps court des expositions. Ici, l’idée est de laisser une trace indélébile avec les artistes. Certaines œuvres ont au demeurant été montrées au Centre Pompidou avant d’être offertes par les artistes, à l’exemple des œuvres de Sophie Calle ou de Jean-Michel Othoniel. Cette donation est aussi une façon de remercier le Centre Pompidou pour l’importance qu’il a eue dans la carrière de beaucoup de ces artistes. Ce don va également offrir l’opportunité au public du Centre Pompidou de découvrir d’autres figures, plus jeunes pour certaines, d’autres œuvres, car cette aventure reste encore à écrire, et nous avons encore beaucoup d’envies et de rêves ! »
Les vingt-trois œuvres que comprend cette donation seront présentées à partir du 14 octobre dans le parcours des collections permanentes, au 4e étage du Centre Pompidou, et en dialogue avec celles-ci.