Menart Fair revient à Paris du 20 au 22 septembre 2024 à la Galerie Joseph – autrefois siège du musée Pierre-Cardin –, après quatre éditions au palais d’Iéna. La Foire, qui se veut ambassadrice de l’art du MENA (Middle East and North Africa), est dirigée par Laure d’Hauteville, déjà à l’origine, et ce, pendant dix ans, de la Beirut Art Fair, au Liban. « En 2023, le Liban, comme l’Iran, ont été très en vue à Menart Fair, lors d’une édition dynamique où sont venus plus de 5 500 visiteurs et où plus de 130 œuvres sur près de 230 ont été vendues. Une réussite pour Menart qui trouve progressivement sa place dans le paysage culturel avec un marché relativement nouveau en Europe, notamment en France », confie sa fondatrice.
Pour cette 5e édition, l’événement accueille une trentaine de galeries. À noter, les arrivées d’Art Girls (Paris), Wusum Gallery (Doha, Qatar), Contemporary Art Platform (Koweït), Le Comptoir des Mines Galerie (Marrakech) ou de l’historique Picasso Art Gallery (Le Caire). Laure d’Hauteville a fait appel à un commissaire pour chacun des secteurs : Essia Hamdi (Afrique du Nord), Stefania Angarano (Égypte), Kalim Bechara (Levant et Golfe), Leila Varasteh (Iran) et Sawsan Morad Ezz (design). L'offre est complétée par des tables rondes, une programmation vidéo, la participation des musées et institutions, tels l’Institut du monde arabe, à Paris, le Middle East Institute, à Washington, ou le FAMM – Femmes artistes du musée de Mougins, présentant une sélec- tion d’œuvres de leurs collections.
Une édition engagée
Quelle est la situation des artistes femmes dans le monde arabe trente ans après « Forces of change. Artists of the Arab World», la première exposition qui leur a été consacrée en 1993-1995 aux États-Unis ?(Exposition qui s’est tenue au National Museum of Women in the Arts, à Washington, en 1993-1994, puis, en 1995, à la Wolfson Gallery and Central Gallery, à Miami (Floride), et au Gwinnett Fine Arts Center, à Lawrenceville (Géorgie). Une question à laquelle Menart Fair répond grâce à une édition dédiée entièrement aux artistes femmes du Moyen-Orient. Autrement dit, une première mondiale dans l’univers des foires. « En Europe, on parle souvent de figures connues comme Ghada Amer, Huguette Caland, Mona Hatoum, Etel Adnan ou Zineb Sedira. C’est très bien mais insuffisant. Nous sommes une jeune Foire avec pour objectif de découvrir et “défricher” au profit des institutions, des collectionneurs et du public. Les artistes femmes n’ont plus rien à perdre aujourd’hui. Elles osent et sont les témoins de leur temps. C’est cela que nous souhaitons montrer en ouvrant des perspectives de compréhension, de dialogue et de tolérance », précise Laure d’Hauteville.
Au total, 120 œuvres de 80 femmes, installées ou émergentes, sont exposées. La Picasso Art Gallery met en avant des pièces des années 1930 de six Égyptiennes, d’Attyat Sayed à Gazbia Sirry et son expressionnisme vibrant ou Hend Adnan et ses délicats fusains. La Contemporary Art Platform propose quant à elle un regard croisé de la Palestine au Koweït en passant par le Liban ou la Jordanie avec, entre autres, Samia Halaby, Mona Saudi et Laila Shawa.
À noter chez Bigaignon (Paris), des créations de la plasticienne et performeuse iranienne Morvarid K, tandis que Le Comptoir des Mines Galerie fait dialoguer les œuvres des Marocaines Khadija Jayi et Fatiha Zemmouri avec celles de la Libanaise Katya Assouad Traboulsi. Enfin, chez Rug Entertainment (Paris), Zahra Faridany-Akhavan, une historienne d’art diplômée de la Harvard University, (Cambridge, Massachusetts), retrace quarante ans de recherches autour du légendaire Shâhnâmè (Livre des rois) de Shah Tahmasp, le manuscrit iranien illustré du XVIe siècle le plus précieux au monde.
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Menart Fair, 20-22 septembre 2024, galerie Joseph, 5, rue Saint-Merri, 75004 Paris.