Le 27 septembre 2024, trois activistes du collectif Just Stop Oil (JSO) ont jeté de la soupe à la tomate sur deux tableaux de Vincent van Gogh représentant des Tournesols, datés de 1888 et 1889, exposés à la National Gallery de Londres.
« Des personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour avoir réclamé l’arrêt de nouvelles exploitations de pétrole et de gaz. Les générations futures considéreront que ces prisonniers de conscience étaient du bon côté de l’histoire », ont scandé les militants devant les visiteurs du musée.
« Nous serons tenus responsables de nos actions aujourd’hui et nous devrons faire face à la pleine force de la loi, a déclaré l’un des trois protagonistes ayant participé à cette nouvelle action, rapporte le Guardian. Quand les dirigeants du secteur des combustibles fossiles et les hommes politiques qu’ils ont achetés devront-ils répondre des dommages criminels qu’ils infligent à tous les êtres vivants ? »
Ce geste de protestation est intervenu une heure seulement après que deux autres manifestantes du collectif pour le climat ont été condamnées pour avoir lancé en octobre 2022 de la soupe sur un tableau de Vincent van Gogh, l’un des deux pris pour cible le 27 septembre. L’œuvre n’avait pas été endommagée.
« Vous n’aviez tout simplement pas le droit de faire ce que vous avez fait aux Tournesols, et votre arrogance à penser le contraire mérite la condamnation la plus ferme », a déclaré le juge en prononçant les peines. Phoebe Plummer, 23 ans, a été condamnée à deux ans de prison ferme et Anna Holland, 22 ans, à 20 mois. Quelque 25 activistes du collectif Just Stop Oil sont actuellement incarcérés consécutivement à des actions de protestation pour le climat.
« J’ai fait le choix d’entreprendre des actions dont je savais qu’elles conduiraient probablement à mon arrestation et à des poursuites judiciaires, a déclaré Phoebe Plummer devant le juge. J’ai fait ces choix parce que je crois que la résistance civile non violente est le meilleur, sinon le seul outil dont les gens disposent pour provoquer le changement rapide nécessaire afin de protéger la vie de l’urgence climatique qui s’accélère et des décisions politiques qui sont prises, qui jettent de l’huile sur le feu et qui nous condamnent tous à un avenir catastrophique. […] J’ai choisi de perturber pacifiquement un système qui fonctionne comme d’habitude, qui est injuste, malhonnête et meurtrier. »
Le 26 septembre, une lettre ouverte publiée par Greenpeace UK et le collectif Liberate Tate, signée par plus de 100 artistes, conservateurs, historiens de l’art et universitaires, a plaidé pour que les deux jeunes femmes ne soient pas condamnées à des peines de prison. « L’art peut être, et est souvent, iconoclaste, stipule le texte. Ces militantes ne devraient pas être condamnées à des peines de privation de liberté pour un acte qui s’inscrit entièrement dans le canon artistique. […] Il est important de noter que Plummer et Holland savaient que la peinture était protégée par une solide vitre lorsqu’elles ont lancé la soupe rouge-orange, créant une éclaboussure digne de Pollock sur les fleurs jaune moutarde. Leur iconoclasme était temporaire, un signe de protestation. »