Ils sont une quinzaine d’artistes – de Marcel Duchamp à Anne Imhof – à avoir été choisis par les commissaires internationaux Daniel Birnbaum et Jacqui Davids pour explorer et concrétiser la théorie de la vibration. Cette théorie doit son nom au scientifique et philosophe suédois Emanuel Swedenborg (1688-1772), qui en a étudié l’importance avant d’en définir neuf lois. L’univers des vibrations concerne tout autant la musique et les tremblements de terre que notre constitution biologique (comme les battements de coeur) et bien entendu nos perceptions sensorielles, qu’il s’agisse des ondes sonores ou lumineuses. En écho aux neuf lois de Swendenborg, les oeuvres ici réunies traitent ou cumulent tour à tour reflets, ombres, transparences ou échos lumineux. Elles explorent aussi, chacune à leur manière, différentes méthodes de transmission et diverses formes de vibration et de tremblement qui ne manquent pas de surprendre le visiteur de façon discrète ou aléatoire.
Pour donner le ton et asseoir le propos dans l’histoire de l’art contemporain, le visiteur est accueilli par un autoportrait et un rotorelief de Marcel Duchamp. On retrouve d’autres oeuvres statiques ou mobiles dans la suite du parcours. L’environnement ambiant se dédouble tant par les effets de miroir (avec les réalisations de Thea Djordjadze, Anne Imhof, Alicja Kwade ou Iris Touliatou) face auxquels le spectateur doit se positionner d’une façon ou d’une autre, alors que les baies vitrées recouvertes de film par Spencer Finch créent une interface entre l’intérieur et l’extérieur. Enfin, on ne manquera pas un rare assemblage de Nam June Paik, Casablanca (1988), où le film éponyme est subtilement mis en abîme.
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« The Nine Rules of Tremulation », jusqu’au 15 janvier 2025, No Name, 3 place de l’Alma, 75008 Paris (sur rendez-vous : leo@marshallfineart.com)