Carsten Höller fait pousser un champignon géant place Vendôme
Galerie Gagosian
« C’est un drôle de champignon qui a poussé subrepticement sur la place Vendôme. Cet hybride surnaturel combine en effet à la fois l’Amanita muscaria, vénéneux (le chapeau rouge), le Phallus indusiatus (le « voile » ajouré) et le Tricholoma columbetta (les lamelles). Soit, pour reprendre les termes de leur auteur, l’artiste d’origine allemande Carsten Höller, « un collage de différents champignons obtenus à partir d’une cueillette réelle en Allemagne, scannés, moulés, agrandis puis fondus à Sofia, en Bulgarie ». Cet entomologiste de formation est fasciné de longue date par ces produits de la forêt dont la morphologie et les couleurs « n’ont pas d’explication », au point d’en mettre au sol et au plafond en 2000 dans une installation pérenne à la Fondation Prada, à Milan. Il évoque également leurs propriétés hallucinogènes utilisées par les chamanes en Sibérie, mais aussi le soma dans la culture védique de l’Inde, qui pourrait être une amanite tue-mouches... Ici, l’artiste a voulu rester modeste et à une échelle « humaine » avec ce spécimen de trois mètres, face à la longue colonne napoléonienne de la place. On espère qu’il ne proposera pas cette variété guère comestible dans le restaurant pop-up Brutalisten qu’il ouvre cette semaine au 39 boulevard de Vaugirard, dans le 15e arrondissement, en écho à l’établissement permanent qu’il a ouvert à Stockholm, où il vit et travaille une partie de l’année. » A.C.
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Takis dans le vent à l’Hôtel de la Marine
Galerie White Cube
« Au cœur de ce bâtiment Louis XV du XVIIIe siècle, l’œuvre Aeolian (1986) de l’artiste grec Takis (1925-2019) offre dans la cour un contraste saisissant avec ses matériaux industriels, le fer et le polystyrène, face à l’élégance classique des pierres de taille de l’hôtel particulier. Pourtant, ces deux réalisations d’époques différentes dialoguent avec naturel. Le vent qui tourbillonne dans la cour anime Aeolian, dont le bras mobile et les demi-sphères noires et jaunes – le jour et la nuit – captent ce mouvement. Les œuvres de cette figure de l’art cinétique seront exposées à la galerie White Cube à Paris du 21 novembre 2024 au 11 janvier 2025. » R.R.
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Niki de Saint Phalle miroite sur le parvis de l’Institut de France
Galerie Mitterrand
« Face à l’Académie française, la fontaine l’Arbre-Serpents (1988) de Niki de Saint Phalle (1930-2002) brille de mille feux grâce aux fragments de miroirs qui recouvrent la sculpture. L’artiste, autrefois hantée par sa peur des serpents, a réussi à transcender cette terreur à travers l’art. En fusionnant le serpent et l’arbre de vie, elle offre un symbole puissant de sa force de résilience et de sa capacité à transformer ses angoisses en œuvre d’art. » R.R.
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Lynn Chadwick bouscule à l’Hôtel de Sully
Galerie Perrotin
« Dans le jardin de l’Hôtel de Sully, dans le Marais, les sculptures de l’artiste britannique Lynn Chadwick (1914-2003) surprennent. Monumentales mais à échelle humaine, géométriques mais asymétriques, massives mais suspendues, abstraites mais reconnaissables... Se confronter à ses œuvres est aussi captivant que déstabilisant. Pour approfondir la découverte de cet artiste, davantage célébré hors de France, la galerie Perrotin accueille jusqu’au 16 novembre l’exposition « Chapitre I : Scalène. 1947-1962 », curatée par Matthieu Poirier. Les deux prochains chapitres de cette rétrospective seront présentés dans les espaces de la galerie aux États-Unis en 2025 et en Asie en 2026. » R.R.
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Jean-Charles de Quillacq fait corps à la Chapelle des Petits-Augustins, aux Beaux-Arts de Paris
Galerie Marcelle Alix
« Le projet A real boy de Jean-Charles de Quillacq (né en 1979) se compose de deux séries de sculptures et d’une installation vidéo, en dialogue avec les œuvres permanentes de la chapelle des Petits-Augustins, aux Beaux-Arts de Paris. Autrefois, les élèves se formaient en ce lieu en étudiant le corps humain selon des canons classiques. Avec Jean-Charles de Quillacq, les références corporelles sont bien différentes. Urine, moulages de membres, sueur : l’artiste, pensionnaire de la Villa Médicis (2023-2024), à Rome, propose une réflexion critique sur l’interaction du corps avec les dynamiques capitalistes contemporaines. » R.R.
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Les mouvements sociaux selon Jesse Darling, au Petit Palais.
Galeries Arcadia Missa, Chapter NY, Galerie Molitor et Sultana
« Les œuvres de l’artiste Jesse Darling (né en 1981), lauréat du Turner Prize 2023, et présent entre autres dans les collections de Lafayette Anticipations, sont à découvrir au Petit Palais. Le Britannique propose une réinterprétation de l’exposition présentée pour ce prestigieux prix,« C’mon England ». Une installation de barrières évoquant les scènes de manifestations, adaptée pour refléter le contexte politique français, souligne ainsi les tensions sociales et politiques actuelles. » R.R.