Le Festival PhotoSaintGermain propose chaque année un parcours éclectique dans une sélection de musées, centres culturels, galeries et librairies du quartier parisien de Saint-Germain-des-Prés, lançant les festivités du mois de la photographie avant le temps fort de la foire Paris Photo, qui se tiendra du 7 au 10 novembre 2024 au Grand Palais.
Dès ce soir, mercredi 30 octobre, de 18 heures à 21 heures, des vernissages sont organisés dans tous les lieux du festival, à l’exception de la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois et du Centre Culturel Irlandais, qui inaugureront leurs événements le 9 novembre. Aux expositions vient s’ajouter un programme de rencontres, projections, signatures et visites d’ateliers, réunissant artistes, responsables de collections publiques, collectionneurs, éditeurs, graphistes, libraires, critiques et commissaires.
Parmi une riche offre, il ne faudra pas manquer l’exposition « Notre famille afghane, souvenirs d’une vie envolée » d’Olivier Jobard, lauréat de la dernière édition du Prix de photographie Marc Ladreit de Lacharrière – Académie des beaux-arts, à l’Académie des beaux-arts ; « Maison éphémère de la photographie contemporaine tchèque », au Centre tchèque de Paris, qui présente notamment les œuvres les plus récentes des lauréats du prix Prague Photo Young Award, Marie Sedelmayerová (2021), Matyáš Páleníček (2022) et Zdeněk Píša (2023), récompense décernée dans le cadre du salon annuel de la photographie contemporaine Prague Photo.
La galerie Berthet-Aittouarès célèbre le centenaire du Manifeste fondateur du mouvement surréaliste, sous l’égide du Centre Pompidou, à travers une sélection de tirages de la collection de Georges Goldfayn (1933-2019), assistant et ami d’André Breton. « Surréel. Trois petites histoires surréalistes », à la Galerie Le Minotaure, présente également à l’occasion de cet anniversaire des images en noir et blanc de Man Ray, Carl Strüwe, Erwin Blumenfeld, Raoul Ubac, Edmund Kesting, Hans Bellmer, Luigi Veronesi et Vera Molnár.
La Galerie Zander expose pour la première fois à Paris une sélection de photographies de Robert Frank tirées de son livre Flower Is, publié en 1987 par Yugensha à Tokyo. Chez delpire & co, on pourra admirer des tirages de l’ouvrage Dame Gulizar and Other Love Stories de Rebecca Topakian, « qui prend pour point de départ l’unique histoire transmise de sa famille arménienne, qui vivait en Turquie avant que son grand-père n’émigre en France ».
L’Hôtel La Louisiane, haut lieu de la bohème existentialiste, où vécurent Juliette Gréco et Albert Cossery, l’auteur franco-égyptien culte de Mendiants et orgueilleux, orchestre la rencontre du prestige intellectuel du quartier et de la Saison de la Lituanie en France en accueillant les photographies du jeune Antanas Sutkus, qui immortalisa à l’été 1965 la visite dans son pays de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Le Réfectoire des Cordeliers accueille la 14e édition du Prix Carmignac du photojournalisme, attribué au projet du duo composé de la Canado-iranienne Kiana Hayeri et de la Française Mélissa Cornet. L’exposition « No Woman’s Land. Un regard intime sur la situation des droits des femmes en Afghanistan » jette une lumière crue sur la condition des femmes et des filles dans ce pays depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021. Dans le cadre de PhotoSaintGermain, la Fondation Carmignac, CatchLight et Dysturb présenteront le 9 novembre la deuxième édition de la Nuit du photojournalisme.
À partir de demain, jeudi 31 octobre, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris et l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles dévoileront une exposition commune intitulée « Situations de l’image », qui « vise à montrer la diversité des écritures photographiques de la communauté des images actuelles : de l’image dans le champ des pratiques élargies qui repousse toujours davantage les limites du cadre à l’acte photographique lui-même situé et intimement lié à la position de son auteur qui draine avec lui un faisceau d’interrogations sociales, intimes et politiques ». Ce panorama de la jeune garde promet quelques révélations.
Au nombre des nouveautés de cette édition, on pourra découvrir les travaux des étudiants de l’École Penninghen ; un accrochage de circonstance pour la Toussaint et Halloween, « Les Immortels », consacré à la photographie post-mortem à la librairie Alain Brieux ; Nicolas Krief à la Galerie Gallimard ; Lahem chez 8lithèque ; ou l’âge d’or des revues médicales aux Salons du Doyen de la Faculté de Pharmacie de Paris – exposition dont Zoé Isle de Beauchaine, contributrice de notre journal, est la commissaire.
Le programme complet du festival est disponible ici.
PhotoSaintGermain, du 30 octobre au 23 novembre 2024, divers lieux, 75006 Paris.