Double temps fort pour les ventes du soir de Phillips à New York : demain, mardi 19 novembre 2024, une importante toile sans titre de Jackson Pollock y sera proposée. « La présentation aux enchères de cette œuvre marque sa première apparition publique depuis son exposition lors de la rétrospective de l’artiste en 1998-1999 au MoMA à New York et à la Tate Gallery à Londres », précise Phillips. Réalisé vers 1948, soit au sommet de sa carrière, ce dripping est estimé plus de 13 millions de dollars (12,3 millions d’euros). Il a changé de mains pour la dernière fois en 1987. Cerise sur le gâteau : il a appartenu jusqu’alors au couple formé par Florence Knoll, à la tête de la célèbre maison d’édition de design, et à son mari, Harry H. Bassett, qui en firent l’acquisition directement auprès de l’artiste. L’œuvre apparaît ainsi au mur de l’appartement de Florence Knoll dans un numéro de Vogue datant de 1954.
Après avoir vendu à Londres en octobre Torino (Tony) d’Elizabeth Peyton pour 431 000 livres (environ 516 000 euros), c’est à New York, les 19 et 20 novembre, dans les vacations du soir et de jour, que le collectionneur français Marcel Brient dispersera quatre œuvres importantes signées de la même artiste. La vacation comprend aussi des pièces Robert Ryman et de Pablo Picasso. C’est en 1995 qu’Elizabeth Peyton réalise Kurt (Sunglasses), portrait du chanteur Kurt Cobain. Il est aujourd’hui estimé de 600 000 à 800 000 dollars, soit de 567 912 à 757 000 euros. C’est en 2012 qu’elle peint son confrère le peintre Alex Katz, toile évaluée de 300 000 à 400 000 dollars (283 889 à 378 519 euros). De Robert Ryman sera proposé une composition aux empâtements blancs sur toile de coton brute de 1963-1964, évaluée de 1 à 1,5 million de dollars (946 100 à 1,4 million d’euros), un tableau « petit mais exquis », commente Nathalie Zaquin-Boulakia, directrice de Phillips France. L’étonnant Nu debout et nu assis de Pablo Picasso date, lui, de 1970. Estimé de 500 000 à 700 000 dollars (473 000-662 270 euros), il montre un nu féminin musculeux chaussé de talons effleurant de sa grande main le soulier.
« Marcel Brient possède un œil de collectionneur exceptionnel, observe Cheyenne Westphal, global chairwoman de Phillips. Avoir découvert l’œuvre d’Elizabeth Peyton si tôt dans sa carrière démontre sa capacité unique à reconnaître le potentiel d’un artiste bien avant qu’il ne soit plus largement reconnu. Le parcours personnel de Marcel, de ses débuts modestes en Bretagne jusqu’à son statut de collectionneur de renommée mondiale, ne cesse de m’étonner. Après le succès de nos ventes de chefs-d’œuvre de sa collection, c’est un honneur de présenter ces œuvres exceptionnelles aux enchères. »
Depuis 2018, Marcel Brient a consigné huit œuvres chez Phillips, dont des pièces d’artistes américains ou allemands tels que Martin Kippenberger, Georg Baselitz ou encore Willem de Kooning, avec un succès certain : en juin 2018, un tableau de Kippenberger a ainsi atteint 8,4 millions de livres ; en octobre 2020, une peinture de Baselitz a obtenu 6 millions de livres ; enfin, en mars 2023, une peinture de de Kooning a récolté la même somme…