Ce 25 novembre 2024, lors d’une cérémonie qui s’est tenue au musée du quai Branly – Jacques Chirac, la Fondation Martine Aublet a décerné le Prix Martine Aublet à Serge Gruzinski. Elle a également distribué 24 bourses à autant de jeunes chercheurs.
La fondation a été créée en 2011, sous l’égide de la Fondation de France, en hommage à Martine Aublet, ancienne directrice du mécénat et conseillère du président au musée du quai Branly, décédée la même année. Elle accompagne depuis le musée dans son engagement en faveur de la recherche et de la transmission des connaissances.
Cette année, alors qu’elle a reçu un nombre record de demandes de bourses, son conseil scientifique en a dispensé 24, « selon un processus de sélection placé sous l’autorité du département de la recherche et de l’enseignement du musée du quai Branly – Jacques Chirac et du conseil d’administration de la Fondation ».
Parmi elles, 12 bourses ont été attribuées à des doctorants, qui reçoivent chacun une dotation de 15 000 euros, destinée au financement de recherches sur le terrain dans un pays extra-européen, d’une durée minimale de 6 mois. Les étudiants sélectionnés sont Melvin Ait Aissa (anthropologie, université Aix-Marseille), Else Audren (anthropologie sociale et ethnologie, EHESS), Jeronimo Bermudez (histoire, EHESS), Albert Contant-Piot (anthropologie – histoire des arts, Université de Bretagne-Occidentale), Hugo Dory-Cros (anthropologie, EHESS Paris), Stéphanie Gadat (archéologie, Université Paris 1), Julia Hancart (histoire de l’art, Université Paris Nanterre), Yusuke Kunimoto (sociologie, IFRAE et INALCO), Samuel Labbbe (anthropologie sociale, EHESS), Arthur Lahitte-Loustau (anthropologie, EHESS), Larissa Longano de Barcellos, (anthropologie, EPHE-PSL) et Stefano Stanca (droit, études politiques et philosophie [DEPP], études historiques, EHESS-Université de Naples Federico II).
S’y ajoutent 10 bourses de 2 000 euros chacune, destinées à des étudiants en Master. Elles aussi sont dédiées au financement d’études de terrain dans un pays extra-européen, pour une durée d’environ un mois. Elles ont été attribuées à Clélia Abadie (archéologie, Université Paris I Panthéon – Sorbonne), Axel Briglia (anthropologie, EHESS), Kayla Cherry (histoire, EHESS), Soledade Colliot (anthropologie, EHESS), Néïs Demellier (archéologie de l’Arctique, archéologie des restes organiques, Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne), Komla Elolo Djiakpo (culture, patrimoine et médiation, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines / Paris-Saclay), Manon Duboc (géographie, anthropologie et sociologie, EHESS), Camille Letourneur (anthropologie, EHESS), Enora Maurice (histoire, EHESS) et Claudia Valeria Parra Gonzalez (socio-anthropologie des migrations, EHESS et Université Paris 1 Panthéon- Sorbonne).
Enfin, deux bourses ont été attribuées à deux doctorants en anthropologie sociale et ethnologique à l’EHESS, Mehdi Ayachi et Mathilde Helson. Ces dotations de 5 000 euros visent à soutenir une publication, après la soutenance de thèse.
En parallèle, la fondation a décerné le Prix Martine Aublet : doté de 10 000 euros, il récompense chaque année un ouvrage non fictionnel écrit par un auteur contemporain, en lien avec les disciplines scientifiques soutenues par le musée du quai Branly. Le lauréat est Serge Gruzinski, enseignant en histoire de la « mondialisation ibérique », pour Quand les Indiens parlaient latin (éditions Fayard). Il y raconte la diffusion de l’écriture en Amérique par les conquistadors, ancrant son récit dans le Mexique du XVIe siècle. « Son nouveau regard sur la Renaissance et les Amérindiens nous invite à observer comment les idées se métissent lorsque deux sociétés s’entrechoquent. Et à prendre la mesure des multiples rôles de l’écrit à l’heure de la révolution numérique », déclare la Fondation.
La Fondation Martine Aublet organise trois expositions par an au musée du quai Branly, en lien avec les collections, au sein de l’Atelier Martine Aublet, telle « Wayang Kulit. Théâtre d’ombres de Java et de Bali », à voir jusqu’au 23 mars 2025.