La période hivernale est propice à la découverte des expositions de deux artistes scandinaves jamais exposés en France et toutes deux accompagnées d’un catalogue. Au Petit Palais à Paris, jusqu’au 16 février 2025, c’est le Suédois Bruno Liljefors (1860-1939) qui dépeint comme personne la nature sauvage de son pays et le monde animalier – en rien un genre mineur ! –, avec un regard au plus près et au plus juste. La faune et la nature y sont en osmose, décrites d’un pinceau rapide et vif dans un style naturaliste jamais ennuyeux. Les meilleurs spécialistes suédois (Nationalmuseum à Stockholm, Konstmuseum de Göteborg…) livrent leurs analyses dans le catalogue, après une introduction d’Annick Lemoine, directrice du Petit Palais.
De l’autre côté de la Seine, le musée d’Orsay accueille jusqu’au 12 janvier 2025 une exposition consacrée à la Norvégienne Harriet Backer (1845-1932) qui pourrait être chronologiquement sa grande sœur. Mais alors que Liljefors plébiscitait le plein air, chez elle, les scènes d’intérieurs et intimistes dominent. « Cette première monographie française consacrée à l’artiste éclaire les liens privilégiés entretenus entre les peintres norvégiens et les avant-gardes parisiennes, met en lumière la trajectoire d’une femme volontaire et dévoile sa touche singulière à la fois libre et réfléchie, et son utilisation magistrale de la couleur », expliquent les auteurs du catalogue, qui comprend bibliographie et chronologie. Après une préface de Sylvain Amic, président du musée, plusieurs auteurs norvégiens explorent différents pans de sa carrière et de sa production, notamment le rapport au religieux, à la musique et aussi au paysage nordique.
Bruno Liljefors, La Suède sauvage, 160 pages, éditions Paris Musées, 35 euros.
Harriet Backer, 184 pages, édition Musée d'Orsay/Flammarion, 39 euros.