Louise Bourgeois désacralisée
Il a fallu beaucoup de persévérance à Apinan Poshyananda, directeur général et artistique de la Biennale de Bangkok, pour arriver à placer ces deux sculptures aussi suggestives que déstructurées de Louise Bourgeois dans l’enceinte du temple Wat Pho, à quelques pas du célèbre Bouddha géant couché, en s'appuyant sur leur titre, Les Yeux, référence à ce que voit en premier le bébé.

Choi Jeong Hwa, Breathing, 2018-2024. Photo A.C.
Respirer avec Choi Jeong Hwa
Devant le BACC (Bangkok Art and Culture Centre) et Central World, la Coréenne Choi Jeong Hwa a posé ce lotus géant, symbole asiatique majeur, qui s’ouvre et se ferme au sein de l’espace public. Une invitation à réfléchir à la crise environnementale qui résonne particulièrement à Bangkok, victime de récents pics de pollutions et de fréquentes vagues de chaleur…

Le Déjeuner sur l'herbe de Manet revu par Sophirat Muangkum. Photo A.C.
Le « Déjeuner sur l’herbe » revisité
Au BACC, l’artiste thaïlandaise Sophirat Muangkum interroge, dans cette série, la place des prostituées et de la sexualité, dénonçant l’absence de protection légale accordée par le gouvernement aux travailleurs du sexe, très présents en Thaïlande.

Adel Abdessemed, Telle mère tel fils, 2008. Photo D.R.
La filiation selon Adel Abdessemed
Au sous-sol du QSNCC (Queen Sirikit National Convention Center), un imposant centre des congrès de Bangkok, nouveau lieu pour la Biennale, Adel Abdessemed associe dans cette œuvre imposante de 2008 trois carcasses d’avion, enroulés comme des serpents. Il y fait aussi référence à la figure maternelle et nourricière, les plis de l’avion évoquant un gâteau qu’elle réalisait.

Mutmee Pimdao Panichsamai, Are you ok?, 2024. Photo D.R.
Défense de la différence
Née à Londres mais installée à Bangkok, l’artiste thaï Mutmee Pimdao Panichsamai évoque de façon poétique, dans trois vidéos exposées dans la même salle, le délicat thème de ce qui est « anormal » chez l’autre, en mettant entre autres en scène un groupe de personnes atteintes de Trisomie 21. À voir également au QSNCC.

Guerreiro do Divino Amor, Roma Talismo, 2023, extrait. Photo A.C.
Mère nature
L’univers totalement déjanté de l’artiste brésilien queer Guerreiro do Divino Amor – qui a représenté la Suisse à la Biennale de Venise 2024 – participe à la Biennale de Bangkok avec cette vidéo qui ne laisse pas indifférent. Il y revisite les mythes de l’Antiquité et met à l’honneur une divinité maternelle supérieure et excentrique.
BAB, jusqu'au 25 février 2025 divers lieux, Bangkok, Thaïlande.