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Le futur Grand musée égyptien du Caire se dévoile

« The Art Newspaper » a visité le gigantesque nouveau bâtiment qui ouvrira au public en juillet. Il frappe à la fois par son échelle et la présentation homogène de ses collections.

Anna Seaman
3 mars 2025
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La rampe monumentale du Grand Egyptian Museum. © Grand Egyptian Museum

La rampe monumentale du Grand Egyptian Museum. © Grand Egyptian Museum

Le mystère entourant la date d’ouverture officielle du Grand Musée Égyptien du Caire, maintes fois repoussée, fait écho à l’énigme qui plane sur la construction de ses illustres voisines, les anciennes pyramides de Gizeh. Son achèvement a été reporté à plusieurs reprises depuis que le lancement de ce projet a été annoncé pour la première fois en 2002.

La dernière annonce en date a été faite le 28 janvier 2025 lorsque, au cours d’un entretien lors d’un talk-show égyptien populaire, le directeur général, Ahmed Ghoneim, a déclaré que le musée ouvrirait officiellement le 3 juillet.

Cependant, 60 % des espaces du plus grand musée archéologique du monde sont déjà ouverts. Sa physionomie massive et basse n’a peut-être pas le charme des institutions historiques du Caire qui tombent en ruine, mais sa dimension – il couvre 483 000 m2 – permet aux pièces colossales qu’il abrite de respirer, ce qui en amplifie encore sa grandeur.

Dès l’entrée, les visiteurs empruntent une large pente – où se trouve le premier obélisque suspendu au monde – et se dirigent vers une porte pyramidale flanquée de hiéroglyphes. Dans le vaste atrium, une statue monumentale de Ramsès II, vieille de 3 200 ans, règne en maître, entourée de bassins peu profonds. Le grand escalier, bordé de statues pharaoniques bien éclairées, mène à une plate-forme d’observation offrant une vue imprenable sur les pyramides de Gizeh. Des échos à l’architecture de l’Égypte ancienne imprègnent les intérieurs, des fenêtres angulaires aux plafonds inclinés, tandis que l’alignement géométrique précis du musée avec les pyramides se prolonge dans ses jardins paysagers, renforçant le dialogue entre le passé et le présent.

Le Grand Egyptian Museum avec les pyramides de Gizeh à l'arrière-plan. Courtesy Grand Egyptian Museum

Mais qu’en est-il de la collection elle-même ? Au mois de janvier, lors de notre visite, il manquait encore au musée son plus grand trésor : le contenu de la tombe de Toutânkhamon, notamment son masque funéraire en or, son sarcophage et son trône. D’ici à l’ouverture, très attendue, la collection complète du roi Toutânkhamon sera, selon le musée, transférée dans une galerie dédiée.

Avec des milliers d’objets retraçant cinq millénaires d’histoire, concevoir un parcours harmonieux et intelligible pour les visiteurs relève d’un véritable défi. À l’entrée des 12 galeries, un diagramme présente la structure de la présentation permanente : une chronologie horizontale retrace l’histoire de l’Égypte depuis ses débuts jusqu’à l’ère gréco-romaine, tandis qu’une division verticale explore des thèmes clés – la société, la royauté et les croyances.

La présentation, soigneusement structurée, offre une lisibilité telle que les visiteurs peuvent déambuler aisément sans avoir recours à un guide. Néanmoins, lors de notre visite, de nombreux égyptologues parlant plusieurs langues guidaient des foules de touristes. Le nôtre était pédagogue, bien informée et, comme c’est souvent le cas chez les Égyptiens, très patriotique. « Les Égyptiens ont inventé le Tupperware », s’est ainsi exclamée notre guide en montrant les différentes tailles et formes de pots en argile destinés à la conservation des aliments. « Ils ont été les premiers à se maquiller », assure-t-elle encore alors que nous passons devant des vitrines de palettes cosmétiques anciennes et d’outils utilisés pour appliquer le khôl sur les yeux. « Nous avons aussi inventé les jeux », dit-elle en souriant, en montrant un jeu de société sculpté.

Des critiques se sont élevées dans le pays concernant le prix élevé de l’entrée (1 200 livres égyptiennes, soit environ 23 euros). Ses sols cirés, ses toilettes propres, ses restaurants de grande qualité et sa boutique de souvenirs bien achalandée en produits locaux tels que l’albâtre de Louxor, la poterie de Fayoum et les foulards faits à la main de Siwa, le distinguent de beaucoup d’institutions cairotes et même des rues chaotiques qui l’entourent.

Mais malgré sa nouveauté, certains aspects semblent encore à améliorer. La technologie numérique et multimédia reste rudimentaire, et bien que les cabines photo du foyer principal amusent les visiteurs, leur qualité pourrait être meilleure.

Des affaires qui se répètent

Grâce à un partenariat public-privé avec la société Hassan Allam Holding, le musée se positionne comme un centre culturel, visant à contribuer à l’économie locale, à célébrer et à soutenir la communauté créative et, surtout, à faire venir et revenir les visiteurs.

Cet objectif est reflété par une programmation solide qui va au-delà de la collection elle-même. En 2023, le musée a commandé à l’artiste germano-égyptienne Susan Hefuna, Traces of Egypt, une installation de 28 pièces textiles confectionnées en collaboration avec des artisans locaux, maîtres dans l’art ancestral de la couture appliquée khayamiya. Il a organisé trois éditions d’Art Cairo et de RiseUp Summit (un événement sur l’entrepreneuriat destiné aux jeunes innovateurs), et accueille également la Cairo Food Week (semaine de l’alimentation au Caire). L’exposition « Urban Spaces of Cairo : Past, Present, and Future » a été organisée en partenariat avec UN-Habitat en novembre 2024, de même qu’une série de masterclasses pour les musiciens classiques égyptiens en herbe, animées par des professeurs du Royal College of Music de Londres.

Lorsqu’il ouvrira ses portes, le Grand Egyptian Museum sera certainement plus qu’une collection de pièces incroyables exposées de manière pertinente. Il ambitionne de devenir un lieu d’innovation et de créativité, tout en devenant une visite incontournable sur la route touristique déjà bien tracée de l’Égypte.

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