C’est avec sa traditionnelle décoration florale, particulièrement printanière, que The European Fine Art Foundation (Tefaf ) accueille aux Pays-Bas les collectionneurs venus du monde entier pour son édition 2025. La plus grande Foire d’art généraliste internationale revient au Maastricht Exhibition & Conference Centre du 15 au 20 mars 2025. La Tefaf Maastricht offre 7 000 ans d’histoire de l’art, de l’Antiquité à nos jours, grâce à la fine sélection de 271 galeristes en provenance de 21 pays.
« Concernant les stands passionnants qui peuvent marquer l’édition 2025, j’attends de grandes choses de ceux qui célébreront le 100e anniversaire de l’Exposition des arts décoratifs de 1925 », confie Will Korner, le directeur du Salon, en référence à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes qui s’est tenue à Paris sur l’esplanade des Invalides. « Avec une proposition particulièrement séduisante de la galerie parisienne Marcilhac notamment », ajoute-t-il. Dans cette lignée, la galerie Marcelpoil (Paris) présente du mobilier Art déco d’André Sornay.
Les Français en nombre
La section Focus, lancée en 2024, se maintient. Ce secteur a pour objectif de « regrouper des artistes pionniers de différents médiums et périodes sous une même bannière », au travers de solo shows ou des thématiques uniques, mis en avant par les marchands. Les enseignes françaises y sont majoritaires, parmi lesquelles les parisiennes Carolle Thibaut-Pomerantz, Maria Wettergren, Ketabi Bourdet, Ceysson & Bénétière (avec un solo show dédié à Jean Messagier) ou encore Pauline Pavec (avec l’artiste impressionniste méconnue Marie Bracquemond). Cette section accueille par ailleurs cinq nouveaux participants : Alexis Lartigue, Anne-Sophie Duval (Paris), Paul Coulon, Richard Saltoun (Londres) et Mariane Ibrahim (Chicago, Paris, Mexico), laquelle présente le Soudanais Salah Elmur.
Que ce soit dans les sections Focus, Showcase ou le secteur principal, les exposants français affichent une présence remarquable avec près de 60 stands. Parmi ceux qui foulent pour la première fois les allées de la Tefaf, citons Ary Jan, spécialiste de l’art des XIXe et XXe siècles, ainsi que la galerie parisienne d’art moderne et contemporain Lelong & Co. La galerie Malaquais met à l’honneur une sélection de cinq bronzes de Camille Claudel, dont L’Abandon. En février 2025, la première édition de L’Âge mûr par la sculptrice s’est envolée pour 3,7 millions d’euros aux enchères à Orléans. Parmi les nouveaux venus français figurent entre autres Camille Leprince et Benjamin Peronnet, établis à Paris. Après avoir intégré en 2024 Showcase, le Parisien Louis & Sack, spécialiste de la peinture japonaise d’après-guerre, rejoint le secteur principal. Il y montre une quinzaine d’œuvres de Toshimitsu Imai, Hisao Domoto et Key Sato, sous le titre « Trois peintres japonais à Paris, 1950-1970 », et publie un livre de référence à cette occasion.
De nouvelles propositions internationales
Depuis 2008, la Tefaf propose Showcase, un espace mettant en avant les jeunes marchands. Dix enseignes ont été sélectionnées pour ce secteur, dont le premier exposant provenant de Chine continentale, Feng J. « Je suis ravie de voir l’étendue et la variété des galeries de cette édition, des arts d’Afrique et d’Océanie à la porcelaine chinoise, a commenté Dominique Savelkoul, nouvelle directrice générale de la Tefaf. Depuis sa création, Showcase a été le point de départ de nombreux marchands internationaux de premier plan. » On y retrouve ainsi Nicolas Fournery, Raphaël Durazzo, Poncelin de Raucourt Fine Arts (tous trois installés à Paris), Amanita (New York), Desmet Fine Art, Objects With Narratives (tous deux à Bruxelles), Lyndsey Ingram (Londres), Montagut Gallery (Barcelone) et VETA Galeria (Madrid).
« Du côté des exposants, nous accueillons vingt nouvelles galeries dans le secteur principal, dont deux primoparticipants australiens, D’Lan Contemporary et Margot McKinney, tandis que la Parisienne Voyageurs et Curieux apporte davantage d’art océanien historique », explique Will Korner. D’Lan Contemporary a choisi des œuvres de Rover Thomas Joolama, figure de l’art australien, qui travaillait des couches de pigments et de charbon de bois, fixés avec de la gomme et des liants de résine. Parmi les nouveaux venus, Thomas Deprez Fine Arts (Bruxelles) propose un chef-d’œuvre du peintre Jan Stobbaerts, Le Tondeur de chiens (1875), une huile sur toile jamais vue depuis plus d’un siècle. Lebreton Gallery (Monaco) a sélectionné quant à elle des pièces du céramiste Robert Deblander, actif de 1960 à 2000.

Ai Weiwei, Atalanta and Hippomenes (After Guido Reni), 2024, LEGO.
© Ai Weiwei Studio. Courtesy de Galleria Continua. Photo Ela Bialkowska, OKNO Studio
Parmi plus de 15 000 œuvres et objets d’art montrés à la Tefaf, les œuvres des maîtres anciens sont souvent de qualité muséale, comme La Vierge à l’Enfant avec sainte Marie-Madeleine du Titien (vers 1560). Cette huile sur toile, restée en mains privées depuis plus de deux siècles, est à découvrir sur le stand de Trinity Fine Art (Londres). Autre pièce d’exception, une aquarelle et gouache sur papier bleu de J. M. W. Turner, View of Givet, on the Meuse, south of Dinant, qui est exposée par Colnaghi Elliott (Londres).
Dans une « illustration parfaite de la combinaison entre ancien et actuel », Will Korner se réjouit de retrouver l’œuvre en LEGO d’Ai Weiwei, Atalanta and Hippomenes (After Guido Reni) (1957), au sein de l’accrochage de la Galleria Continua. Sans oublier, du côté du design, Feuille, une lampe à pied de bronze conçue par Alberto Giacometti et présentée par la galerie parisienne Lefebvre & Fils. Il fait nul doute que cette édition de la Foire de Maastricht propose encore une fois une offre inégalée.
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Tefaf Maastricht, du 15 au 20 mars 2025, MEEC, Forum 100, 6929 GV Maastricht, Pays-Bas, tefaf.com