« Le futur nous appartient » à la Fondation Vasarely sous le marteau d’Artcurial
L’histoire de la Fondation Vasarely, centre architectonique dédié à l’art et à l’architecture et conçu par l’artiste d’origine hongroise Victor Vasarely, n’a jamais été un long fleuve tranquille. Inauguré en 1976 à Aix-en-Provence, ce temple de l’op art et de l’art cinétique a fait souvent la « Une » pour ses déboires juridico-financiers ou ses querelles familiales. En 2009, Pierre Vasarely, petit-fils de Victor, prend les rênes de l’institution et se donne deux missions : récupérer les œuvres spoliées ou volées de son grand-père (le FBI a ainsi saisi 112 pièces litigieuses en 2023 à Porto Rico) et soutenir la restauration du bâtiment et des œuvres monumentales de l’artiste qui ont parfois souffert des affres du temps. Le budget de ces travaux est évalué à plus de 10 millions d’euros. Pour aider le projet, la Fondation Vasarely s’associe à Artcurial, qui ne prendra pas pour l’occasion de frais acheteurs, pour une vente caritative au profit de l’institution. Parrainée par Jean-Dominique Senard, président de Renault, la vacation réunit des œuvres historiques de Vasarely (Arcturus II, 1964-1965, mise à prix à 120 000 euros) ou de figures majeures de l’art cinétique, comme Carlos Cruz-Diez (Couleur Additive Orion, 2017, mise à prix à 8 500 euros) ou Jesús-Rafael Soto (Vibraciо́n en la masa tranparente, 1968, estimé à 8 500 euros). Elle peut aussi compter sur le don d’œuvres spécialement pour la vente d’artistes contemporains, notamment Vera Röhm, Damien Bénéteau, Félicie d’Estienne d’Orves ou Barna Benedek.
« Le futur nous appartient », vendredi 21 mars 2025, Artcurial, à la Fondation Vasarely, 1, avenue Marcel Pagnol, 13090 Aix-en-Provence, www.artcurial.com

Raymond Hains, O, affiche, 1969, 112 x 117 cm. Courtesy Brissonneau
La collection Jean-Serge Breton, dit « Deuce », chez Brissonneau à Drouot
Disparu l’an dernier, Jean-Serge Breton, producteur d’une quarantaine de longs-métrages, dont Atlantic City (1980) de Louis Malle ou La mort en direct (1980) de Bertrand Tavernier, avait une passion pour les « arts de la rue ». « En plus d’être plasticien – il signait ses œuvres sous le nom de Deuce –, il était un grand collectionneur que l’on croisait souvent dans les couloirs de Drouot », souligne Élisabeth Maréchaux, experte de la vente des 262 œuvres de sa collection, dispersée par la maison Brissonneau. Il est tout d’abord séduit par les affichistes des années 1960, comme Mimmo Rotella (Superposition, 1973, est. 8 000-12 000 euros) ou Raymond Hains (O, 1969, affiche déchirée, est. 4 000-6 000 euros).
Ses rencontres lui font ensuite croiser les chemins de Ruth Francken (Sans titre, 1959, technique mixte et collage sur carton, est. 700-900 euros), Bengt Lindström (Le Cyclope, 1977-1981, plaque d’impression sur zinc, est. 1 500-2 000 euros) ou Claude Viallat (Emprunte, empreinte sur carton, est. 200-300 euros). Jean-Serge Breton va ensuite, dans la continuité de sa première révélation artistique, progressivement orienter ses achats vers le Street Art. Parmi les pièces importantes de la vente, figurent une acrylique sur toile de JonOne (Sans titre, 2018, est. 1 500-2 000 euros), une huile sur toile Ultramarine n°3, 2018 de Tanc (est. 1 500-2 000 euros) ou une palissade, Combat (27) de 1990, par Jérôme Mesnager (est. 700-900 euros). Vingt œuvres signées Deuce, estimées entre 200 et 300 euros, seront aussi proposées aux acheteurs.
« Tableaux modernes et contemporains », mardi 18 mars 2025, Hôtel Drouot, 75009 Paris, www.brissonneau.net