Dans l’écrin intime du Palais Brongniart, ancienne Bourse de Paris (2 e arrondissement), le retour aux feuilles anciennes semble ravir les amateurs d’art. « Il y a une tendance à la figuration et je trouve ça très agréable, toute l’histoire de l’art n’est pas mise de côté », se réjouit Lélia Pissarro, dont la galerie Stern Pissarro (Londres) participe pour la première fois au salon. Dans les allées du Salon du dessin, les stands proposent un large éventail d’œuvres d’art moderne et ancien, du XVIIe au XIXe siècles. « Nous avons réalisé de belles rencontres dès les premières minutes de l’ouverture avec des conservateurs de musée et des collectionneurs dont le niveau de connaissance est très élevé comparativement aux autres foires », ajoute le marchand David Stern. La galerie a déjà vendu Composition Cubiste : Quatre femmes (1924) d’Ossip Zadkine (1890-1967) pour une somme comprise entre 30 000 et 40 000 euros. D’autres œuvres étaient réservées rapidement, notamment une de Camille Pissarro (1830-1903) et une autre de Sonia Delaunay (1885-1979). Le vernissage a attiré de nombreuses institutions prestigieuses, notamment le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York et le Getty Museum de Los Angeles, ainsi que des collectionneurs français, allemands et européens. Le Met a d’ailleurs procédé à l’acquisition d’un dessin, souligne Louis de Bayser, président du salon et marchand, qui se félicite de ces premières heures « très dynamiques ». « La soirée d’ouverture fut intense mais fructueuse », ajoute-t-il.
Cinq jours après la fin de la Tefaf Maastricht, les collectionneurs étaient visiblement enclins à l’achat. Son propre stand affichait déjà une dizaine de points rouges, notamment pour Le Déluge de Federico Zuccari (1540-1609), cédé à un collectionneur privé pour plus de 100 000 euros.
Parmi les nouveaux exposants, figuraient la galerie d’art contemporain Michael Werner (New York, Londres, Beverly Hills, Athènes, Berlin), la galerie britannique James Butterwick, la Galleria d’Arte Maggiore (Bologne, Venise, Paris), spécialisée en art italien du XXe siècle, Larock-Granoff (Paris, Honfleur), la galerie munichoise Florian Sundheimer, la galerie d’art ancien F. Baulme Fine Arts (Paris) ainsi que la jeune galerie Sabrier & Paunet (Paris). Cette dernière a déjà vendu une dizaine de feuilles à des collectionneurs « heureux de voir de l’ancien », selon sa cofondatrice, Marianne Paunet. L’enseigne présente des œuvres du XVIIe au XIXe siècles, les prix oscillant entre 1 800 et 95 000 euros. De retour au Salon du dessin après plus de 25 ans d’absence, la galerie Claude Bernard (Paris) consacre un solo show à l’artiste allemand Horst Janssen (1929-1985). Bien qu’il soit peu connu en France, trois de ses œuvres ont déjà trouvé preneur, avec des prix variant entre 12 000 et 45 000 euros, notamment un Autoportrait (1989). Dès le vernissage, plusieurs dessins ont été acquis sur le stand d’Alexis Pentcheff (Marseille), dont des œuvres d’Odilon Redon (1840-1916) et une aquarelle de Paul Signac (1863-1935), Marseille, le port (vers 1930), vendue pour 40 000 euros. La galerie Terrades (Paris) a également cédé une aquarelle grand format de Joseph-Victor Ranvier (1832-1896), Prométhée délivré (vers 1874), pour moins de 50 000 euros. Cette année encore, le Salon du dessin s’affirme comme le rendez-vous privilégié des collectionneurs avertis d’œuvres du papier.
de la Bourse, 75002 Paris.