Une nouvelle plateforme pour l’art vidéo fait son apparition sous la dénomination « The Screen ». Les galeries participantes ont eu l’opportunité de proposer une œuvre vidéo d’un de leurs artistes à un jury composé d’Eliel Jones (conservateur au KANAL-Centre Pompidou) et de l’artiste-cinéaste bruxelloise Alex Reynolds. Ceux-ci ont sélectionné six réalisations qui « bien qu’il n’y ait pas de ligne thématique unique entre elles, jouent toutes avec les formes du documentaire et de l’essai expérimental, flirtant parfois avec le personnel et la fiction ». Les artistes retenus sont Pedro Barateiro (Filomena Soares, Lisbonne), Mariona Berenguer (Nave, Lisbonne et Lima), Céline Condorelli (Vera Cortês, Lisbonne), Hannah Perry (Kandelhofer, Vienne), Léonard Pongo (Kristof De Clercq, Gand) et Emmanuel Van der Auwera (Harlan Levey Projects, Bruxelles) Des sculptures et des installations à grande échelle font l’objet du programme « Monumental Artworks », largement amplifié depuis l’année dernière. Toujours sous le commissariat de la spécialiste de l’art dans l’espace public Carine Fol, cette sélection de treize artistes prend place à l’extérieur sur le parvis du Hall 5 et à l’intérieur dans des endroits stratégiques du parcours. Un hommage y sera rendu à l’artiste belge Tapta (Maurice Verbaet, Knokke), pionnière du renouveau de l’art textile dans les années 1970. Pour la commissaire, la sélection de cette année « est profondément ancrée dans le présent, oscillant entre minimalisme, expressionnisme et assemblage, les artistes y exprimant des questions formelles, mais aussi existentielles ».
Deux cycles de performances sont également prévus. « Where the Body Begins », curatée par Luk Lambrecht et mise en scène par Carina Gosselé et Liesbet Hermans, cette performance invite les visiteurs à une « expérience sensorielle partagée ». Ainsi, à travers des casques audio, « des fragments poétiques et philosophiques se mêlent aux œuvres, tissant des couches de lenteur, de silence et de sens ». L’artiste Lieven De Boeck (Meessen, Bruxelles) propose, lui, The Circus qui lui permet de repenser et même d’interchanger les rôles au sein du monde de l’art contemporain (artiste, galeriste, curateur, critique, collectionneur, visiteur), de façon à « transformer ces définitions rigides en expériences dynamiques et participatives ». Artiste-performeur, mais aussi collectionneur dans de nombreux champs, Juan d’Oultremont a notamment conservé plus de 10 000 cartons d’invitations d’expositions depuis une cinquantaine d’années. L’ensemble a été récemment légué à la Bibliothèque des Sciences humaines de l’Université de Bruxelles (ULB). Cette cartographie exceptionnelle de l’art contemporain en Belgique sera activée durant Art Brussels sous le nom de « Carton Plein », car pour lui, « l’archive ne fige pas l’histoire, elle la prolonge, la façonne et lui insuffle une nouvelle dynamique ».