L’univers de Frédéric Mitterrand chez Coutau-Bégarie
Frédéric Mitterrand reste pour beaucoup de téléspectateurs et d'auditeurs une voix indissociable du paysage audiovisuel français. Personne ne peut oublier ce phrasé si singulier, enveloppant, doux et lyrique à la fois qui rythmait le Ciné-Club de France 3 en 1996 ou la série documentaire Les amants du siècle sur France 2 entre 1992 et 1995. Le terme d’« homme de culture » semble avoir été inventé pour lui : créateur des cinémas Olympic, il fut tour à tour chroniqueur, écrivain, réalisateur, producteur, directeur de la Villa Médicis à Rome (entre 2008 et 2009), et bien sûr ministre de la Culture et de la Communication pendant trois ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Sa collection – ou plutôt son univers – dispersée par la maison Coutau-Bégarie révèle ses passions, notamment pour la Russie, et surtout son attachement viscéral à l’Afrique du Nord (il a même reçu la citoyenneté tunisienne en 1995). En témoignent les innombrables affiches et photographies anciennes estimées pour la plupart quelques centaines d’euros (Henri Gustave Jossot, Affiche pour la fédération des syndicats d'initiative de Tunisie, est. 800-1 200 euros).
« Collection Frédéric Mitterrand (1947-2024) ministre de la Culture – Membre de l’Institut », vendredi 16 mai 2025, Coutau-Bégarie, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris, www.coutaubegarie.com

Ecole russe moderne, Portrait de Nicole, huile sur toile, 1997, 46,5 x 33 cm. Courtesy Jean-Marc Delvaux
La collection de Nicole Zand-Amalric chez Jean-Marc Delvaux
La journaliste et critique d’art Nicole Zand-Amalric, disparue l’an dernier, fut, elle aussi, une femme de culture. Engagée par le quotidien Le Monde en 1962, elle rejoint le service culture avec Colette Godard, Claude Sarraute et Yvonne Baby. Elle y rencontre, et épouse, Jacques Amalric, grande plume et futur rédacteur en chef du journal. Elle le suit alors à Washington puis à Moscou, où le journaliste est nommé correspondant. Son engagement pour la culture ne faiblit pas. « Elle nous emmenait tout voir, à New York le Bread and Puppet Theater, à Moscou le théâtre de la Taganka, le chanteur Vladimir Vyssotski ou les expositions interdites », se souvient son fils, le comédien Mathieu Amalric, dans les pages du Monde qui lui rend hommage. De son séjour moscovite naît sa passion pour les avant-gardes russes, dont les 52 œuvres forment le cœur de la vente. Parmi les pièces importantes, une encre d’Ilya Kabakov, Okno, datée de 1973 (est. 3 000-5 000 euros), ou une acrylique sur toile, Femme au chapeau (1991), signée Roustam Khamdamov (est. 4 000- 7 000 euros). À noter également la maquette de la cheminée en plâtre réalisée par Valentine Schlegel, qui trônait dans le salon de sa maison du quartier de la Butte-aux-Cailles, à Paris (est. 1 500- 2 000 euros).
« Vente classique – Tableaux, mobilier et objets d’art », vendredi 16 mai 2025, Jean-Marc Delvaux, Hôtel Drouot , 9, rue Drouot, 75009 Paris, www.jmdelvaux.fr

Paolo Pallucco & Mireille Rivier, cabinet - modèle Il Toro con Cassetti, prototype, frêne ébonisé et acier, 1980, H 85 x L 116 x P 42 cm. © Xavier Defaix. Courtesy Piasa
Les designers Paolo Pallucco, Eric Schmitt et Joseph Dirand chez Piasa Trois designers et architectes d’intérieur sont à l’honneur cette semaine chez Piasa. Le designer et éditeur italien Paolo Pallucco a confié à la maison de ventes parisienne le soin de vendre ses prototypes ainsi que ses toutes premières éditions. Marquées par une esthétique minimale très en vogue dans les années 1980, ses créations, où le métal et le noir prédominent, cultivent l’asymétrie. Parmi les pièces marquantes figurent le prototype du cabinet Il Toro con Cassetti (1980, est. 4 000-6 000 euros) ou la bibliothèque Angelo Necessario (1984, est. 2 000-3 000 euros). Le style change radicalement dans la vente avec les réalisations du designer Éric Schmitt, qui n’a jamais renié l’aspect purement décoratif de ses créations. Il imagine en 1990 la collection d'objets en verre « Possi » pour Daum (Lampe Possi, est. 1 800- 2 000 euros). Éric Schmitt se passionne ensuite pour le verre soufflé de Bohème et associe un atelier tchèque à la création de pièces de grandes dimensions, telle cette table Hill (est. 18 000- 25 000 euros) éditée par Christian Liaigre. Piasa disperse ensuite le mobilier du palace L’Apogée Courchevel, propriété de l’entrepreneur français Xavier Niel, dessiné notamment par l’architecte d’intérieur Joseph Dirand (Banquette, est. 1 500- 2 000 euros, ou Suite de 6 tabourets de bar, est. 2 000- 3 000 euros).
« Pallucco selected by Paolo, Prototypes et Premières éditions – Éric Schmitt : working with glass – Design from hôtel L’Apogée Courchevel », mercredi 14 et jeudi 15 mai 2025, Piasa, 118, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, www.piasa.fr