Le prix d’entrée des musées a toujours été un sujet sensible, politiques et institutions cherchant à trouver le savant équilibre entre un tarif bas pour favoriser la démocratisation culturelle et l’éducation, et un montant suffisamment élevé pour financer fonctionnement, acquisitions et rénovations. Ainsi, après avoir été élu maire de Paris, Bertrand Delanoë a-t-il mis en place en décembre 2001 un accès gratuit pour tous aux collections permanentes dans la plupart des musées de la Ville, dont le musée d’Art moderne de Paris, le Musée Carnavalet - Histoire de Paris ou le Petit Palais - Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. D’autres permettent l’entrée gratuite le premier dimanche de chaque mois, comme le musée d’Orsay, le musée national Picasso-Paris ou le musée Guimet. De nombreux établissements offrent aussi un accès libre au moins de 26 ans dans un objectif éducatif affirmé.
Cependant, pour de nombreux musées, la billetterie constitue une ressource budgétaire essentielle, en particulier pour ceux bénéficiant du statut d’établissement public, qui conservent leurs recettes, à la différence des structures en régie. Dans le contexte actuel de contraintes budgétaires, il peut donc être tentant pour certains musées d’ajuster le prix du billet d’entrée afin de soutenir le financement de leurs projets. Il est néanmoins important de ne pas se couper d’un public de proximité appelé à fréquenter régulièrement les salles et qui serait dissuadé par un tarif élevé, devenant prohibitif. Certains établissements réfléchissent ainsi depuis longtemps à mettre en place un tarif plus élevé pour les touristes, qui, une fois devant les portes du Louvre ou du château de Versailles, ne reculeront pas devant la dépense. Une telle disposition ne peut cependant pas s’appliquer aux visiteurs citoyens d’un pays membre de l’Union européenne, la Commission européenne ayant rappelé que ces derniers doivent bénéficier des mêmes conditions d’accès au musée, indépendamment de leur nationalité ou de leur lieu de résidence. En revanche, elle peut s’appliquer aux visiteurs originaires de pays comme les États-Unis, la Chine ou le Japon.
Ainsi, à partir du 1er janvier 2026, plusieurs musées et monuments français vont introduire une tarification différenciée pour les visiteurs non ressortissants de l’Union européenne. Pour ces derniers, le billet d’entrée au Louvre va passer de 22 euros à 30 euros. D’autres lieux semblent décidés à faire de même, selon Le Monde : le château de Versailles, le château de Chambord, l’Opéra Garnier, l’Arc de Triomphe et la Conciergerie.
La France est toujours le pays le plus visité au monde, avec près de 100 millions de touristes tous les ans. Il n’est pas étonnant que musées et monuments cherchent, eux aussi, à profiter de cette manne.