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Analyse

La Biennale de Nice regarde vers la mer

Organisée dans le cadre de l’Année de la mer à Nice et en marge de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) qui se tient dans la ville jusqu'au 13 juin 2025, la 6e édition de la biennale explore les liens entre art et océans, en croisant perspectives esthétiques et enjeux écologiques.

Philippe Régnier
10 juin 2025
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Ugo Schiavi, La Zone de minuit, Biennale des arts et de l’océan, Nice, Grande Halle du 109, 2025. © Ugo Schiavi. Photo Jean-Christophe Lett

Ugo Schiavi, La Zone de minuit, Biennale des arts et de l’océan, Nice, Grande Halle du 109, 2025. © Ugo Schiavi. Photo Jean-Christophe Lett

Après « Un été pour Matisse » (2013), « Promenade(s) des Anglais » (2015), « École(s) de Nice » (2017), « L’Odyssée du cinéma » (2019) et « Fleurs » (2022), la 6e Biennale de Nice revient sur le thème des arts et de l’océan, en lien avec la 3e Conférence des Nations unies sur l’océan qui se tient en 2025 dans la ville de la Côte d’Azur, du 9 au 13 juin. Le programme de la manifestation – intitulée « La Mer autour de nous », d’après un livre de Rachel Carson – préparé par Jean-Jacques Aillagon, commissaire habituel de la Biennale, associé pour cette édition à Hélène Guenin, ancienne directrice du musée niçois d’Art moderne et d’art contemporain (MAMAC), qui a pris la tête de la Fondation Yves Klein, à Paris, se déploie dans de multi-ples institutions de la cité jusqu’à l’automne. Chaque lieu propose ainsi une exposition qui s’inscrit dans le champ de sa spécialité, à l’image du musée de la Photographie Charles Nègre. Ce dernier présente à la fois, sous le titre « Mers et mystères », les clichés impressionnants pris dans les fonds marins par le biologiste, naturaliste, chercheur et explorateur Laurent Ballesta et les travaux plus conceptuels de Manon Lanjouère, laquelle documente les innombrables déchets plastiques polluant les océans.

« [L’océan n’est] pas seulement un sujet à contempler, mais un être vivant, un partenaire, un mystère à aimer, à écouter et à défendre. »

CRÉATURES LUMINEUSES ET JEUX D’ÉCHOS

Dans le cadre du MAMAC hors les murs, la Grande Halle du 109 – Pôle de cultures contemporaines accueille la spectaculaire installation d’Ugo Schiavi, La Zone de minuit. Dans un espace plongé dans le noir, les visiteurs découvrent un bestiaire aquatique imaginé par l’artiste. « La “zone de minuit” est l’autre nom que l’on donne aux abysses, plus spécifiquement à une partie des grands fonds situés entre 2000 et 4000 mètres de profondeur. Il y fait complètement noir, puisque les rayons du soleil ne traversent plus les eaux. C’est à partir de ce moment que nous sommes face à des créatures extraordinaires qui ont la faculté de communiquer par bioluminescence. On pensait ces endroits totalement vierges, mais on se rend compte que c’est peut-être le point de départ de la vie sur terre », explique Ugo Schiavi. L’exposition immersive est accompagnée par un design sonore conçu par Anthony Belguise.
Ce monde marin hybride et étrange se retrouve dans la grande pieuvre déployée par Laure Prouvost sur la promenade du Paillon. Le corps de l’animal disparaît et ressurgit de la pelouse, un tentacule se transformant même en bassin attirant des oiseaux de bronze, comme l’ensemble de la pièce. Pour cette première incursion de la Biennale dans l’espace public niçois, cinq autres œuvres ont été installées, principalement sur le front de mer. Shilpa Gupta écrit en lettres lumineuses, et en plusieurs langues, « Cet horizon en nous » face à la limite entre la mer et le ciel, et Joël Andrianomearisoa lui répond sur la terrasse des Ponchettes avec « Songer la vague sur un horizon une promesse ». Plus loin, le duo Choi + Shine a posé son monumental Urchin (oursin) réalisé en corde de pêche crochetée à la main, tandis que la pièce lumineuse Cetacea d’Emmanuel Régent, sur la digue du port de Nice, réagit au passage au large de cétacés et dauphins grâce à une collaboration avec des scientifiques. C’est une autre œuvre de lumière que Nicolas Floc’h a accrochée sur la tour Bellanda qui domine la baie des Anges. Tout en arabesques, elle reproduit les sinuosités et les gyres du Gulf Stream, courant océanique chaud qui part du golfe du Mexique pour rejoindre l’Europe et régule le climat du vieux continent.

« LA MER AUTOUR DE NOUS »

Ce dernier artiste est également présent dans la grande exposition « Becoming Ocean : A Social Conversation About the Ocean » organisée à la Villa Arson avec TBA21 Thyssen-Bornemisza Art Contemporary et la Fondation Tara Ocean. Les commissaires Hélène Guenin, Chus Martínez, Sébastien Ruiz et Marie-Ann Yemsi ont invité une vingtaine d’artistes, de Janaina Tschäpe, avec des photographies de créatures marines, à Laure Winants, dont l’installation Synesthésie océanique, centrée sur la question des polluants sur le littoral, est le fruit d’une résidence sur la goélette Tara. « Cela fait dix ans que TBA21 navigue sur les flots de l’art, guidée par une étoile, celle de l’océan. Pas seulement comme un sujet à contempler, mais comme un être vivant, un partenaire, un mystère à aimer, à écouter et à défendre, a déclaré lors du vernissage Francesca Thyssen-Bornemisza. Aujourd’hui, l’exposition “Becoming Ocean” est un moment d’aboutissement, un rivage atteint après une longue traversée, mais c’est aussi un nouveau départ. Nous accueillons des artistes avec lesquels nous avons tant partagé. » Parmi les œuvres produites par la Fondation TBA21 figurent celles de Seba Calfuqueo, Allora & Calzadilla, Stephanie Comilang, Anne Duk Hee Jordan, Simone Fattal, Kapwani Kiwanga, Sonia Levy, Armin Linke ou encore Diana Policarpo.

La riche programmation de la Biennale explore d’autres réalités et histoires, du patrimoine sous-marin au musée archéologique, au rapport de Nice à la mer, une exposition conçue par Jean-Jacques Aillagon au palais Massena. La création contemporaine s’im-misce également au musée des Beaux-Arts Jules-Chéret, avec les céramiques de Racca Vammerisse, ainsi qu’au palais Lascaris, avec l’exposition « La Quadrature du cercle » d’Anne-Laure Wuillai. Mais c’est au musée Matisse que se tient l’un des temps forts de la Biennale des arts et de l’océan, avec l’exposition « Matisse Méditerranée(s) » qui retrace la découverte de la Méditerranée par le peintre venu du nord de la France et son impact sur son œuvre. Après son premier séjour en Corse en 1898, l’artiste se rend à Saint-Tropez, Collioure, en Algérie et au Maroc la décennie suivante et dans les années 1910. C’est en 1917 qu’il arrive à Nice, ville dans laquelle il s’installera jusqu’à sa disparition en 1954. L’accrochage rend compte de cette explosion de couleur nourrie par la lumière du Sud, grâce à de nombreux prêts du musée national d’Art moderne – Centre Pompidou, mais aussi de toiles rares, comme les Baigneuses à la tortue (Saint Louis Art Museum), La Leçon de peinture (ou la séance de peinture) (National Gallery of Scotland, à Édimbourg) ou Nu dans l’atelier issu d’une collection particulière new-yorkaise. De la section consacrée à Henri Matisse et la Méditerranée antique à celle dévolue au bestiaire marin, c’est tout l’impact de la mer sur l’art du grand peintre qui est donné à voir.

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Nice 2025, Biennale des arts et de l’océan, « La Mer autour de nous», 7 mai-31 octobre 2025, divers lieux, 06000 Nice.

ExpositionsBiennale de NiceJean-Jacques AillagonFondation Thyssen-Bornemisza Art Contemporary (TBA21)Nice Art et transition écologiqueHélène GueninUgo SchiaviVilla ArsonMarie-Ann Yemsi Laure ProuvostJoël AndrianomearisoaNicolas Floc’h
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