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Critique

De la Chenille au Papillon

Le philosophe Emanuele Coccia propose, au prisme de la métamorphose, un ensemble de réflexions sur la vie, dont il affirme la « continuité » fondamentale.

Guitemie Maldonado
18 septembre 2020
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Emanuele Coccia, Métamorphoses, Paris, Bibliothèque Rivages, 2020, 240 pages, 18 euros.

Emanuele Coccia, Métamorphoses, Paris, Bibliothèque Rivages, 2020, 240 pages, 18 euros.

Puisant dans un nombre impressionnant de disciplines (biologie, botanique, climatologie, astronomie, mais aussi littérature, mythologie, théologie) – les renvois aux références précises étant concentrés dans une bibliographie commentée –, Emanuele Coccia décline le vivant dans ses différentes manifestations, phases et extensions, en cinq chapitres consacrés successivement aux naissances, cocons, réincarnations, migrations et associations. Comme dans le titre de l’ouvrage, Métamorphoses, le pluriel domine pour bien dire cette diversité, que traverse toutefois, c’est là sa thèse, « une seule et même vie ». « Mais toute vie, pour se déployer, écrit l’auteur (p. 19), a besoin de passer par une multiplicité irréductible de formes, un peuple de corps qu’elle assume et dont elle se débarrasse avec la même facilité qu’elle change de vêtements d’une saison à l’autre. Chaque vivant est légion.» Ou encore, à la p. 187 : « Toute métamorphose est l’évidence d’une relation entre des formes disparates qui définit l’être de tout vivant. [...] Tout vivant est la contraction et le déploiement d’une biodiversité anatomique, éthique, écologique, dont la métamorphose est la condition de possibilité et l’histoire. »

Souvent, au fil de la lecture, sont perceptibles les liens que ces propos entretiennent avec les questionnements actuels, qui touchent à l’antispécisme, à l’écologie, à l’Anthropocène autant qu’aux relectures de l’évolutionnisme. C’est sans doute sur ce point que la métamorphose, telle qu’Emanuele Coccia la caractérise, admet le plus de reformulations. En tant que « principe d’équivalence entre toutes les natures et [...] procès qui permet de produire cette équivalence » (p. 19), elle s’affirme en effet sur le mode de la « variation horizontale » et autorise alors à prendre le contre-pied des idées d’évolution et de progrès, ainsi que de la pensée téléologique. Et ce, en s’émancipant des hiérarchies : « J’ai essayé de montrer, lit-on dans la conclusion (p. 211), que la métamorphose est l’évidence que toute la vie qui existe autour et hors de nous est la même que celle qui gît en nous et inversement. Nous vivons la même vie que ce qui nous entoure. » Les phénomènes de résonance sont plus étonnants, voire dérangeants, lorsqu’ils touchent à des questions éminemment politiques, comme c’est le cas pour les migrations ou, plus généralement, pour les rapports entre la vie et le pouvoir.

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